Le soir, j'avais RDV a Williamsburg, Brooklyn. Ce quartier est en pleine effervescence, et ce n'est pas nouveau : c'est la que sont nes pas mal de goupes, des rappeurs des 90's aux mini rockeurs d'aujourd'hui (MGMT recemment...) et que migrent les jeunes artistes .
En effet, vivre a Manhattan suppose soit de gagner un salaire a 6 chiffres soit d'etre clodo a Central Park. Pour tous les autres, il reste Williamsburg qui fretille de bars pas chers, de boutiques independantes (Brooklyn Industries, Minimarket...) ou de magasins de fringues vintage le long de cette colonne vertebrale folk et boheme qu'est Bedford Avenue.
En y reflechissant, je ne vois pas de quartiers de Paris susceptibles d'etre comparables a Williamsburg. Je penserai plus au quartier autour de Katsanien Allee a Berlin. On a l'impression ici d etre tres loin de Manhattan, du stress, de l'argent et du monde corporate. J'imagine bien que ce n'est pas completement vrai rien qu'en voyant les nouveaux High Rises qui commencent a s'elever au bord de la riviere mais j'aime bien y croire encore...
Du cafe/patisserie/salon de the dont Bret et Jemaine de Flight Of The Conchords tentent en vain de seduire les serveuses, j'adore observer la foule des hipsters et des rockeux hyper lookes qui demabulent avec une negligence etudiee sur l'avenue , pietonne ce samedi.
Des types discutent sur un banc d'eglise pose dans la rue, une chien joue dans l'eau d'une pompe a incendie ouverte, et on entend la grosse caisse d'un groupe local qui reprend des tubes pop un peu plus haut.
Sur Bedford, il y a Bedford Exotics, les deux minuscules libraries qui portent le meme nom ou on trouve les magazines de mode Francais et des oeuf Kinder perimes, le magasin deglingue de l'Armee du Salut, des restos japonais a $7 le lunch et aussi des gens qui vendent leurs fringues dans la rue, assis par terre entre des tourne disques et des vanitys Samsonite des annees 80.
Les filles sont habillees exclusivement vintage, souvent jambes nues dans des bottes en cuir craquele, et je tombe en arret devant les noeuds pap de ces deux croates a l'accent rapeux.
Plus loin, des sosies d' Agyness Deyn discutent de la programmation du Studio B, un club local ou se produisent les groupes du moment (la clique blog house, le label Modular Records et les rescapes de la vague britannique commandee il y a bien deja 3 ans par Bloc Party)
D'habitude, pour trouver les endroits jeunes et cools d'une ville, j'applique ma technique dite du Reverse Marketing : je recherche ou sont implantes les magasins Urban Outfitters, herauts de l'underground de masse (! c est pourtant ca...) souvent installes dans des anciennes usines retapees, des locaux "delabres" ....et il s'avere en general que le quartier autour est effectivement jeune et branche. Billyburg, c'est l'exception qui confirme la regle, puisqu'il n'y a pas d'Urban par ici (mais il y a un American Apparel pour sauver la face quand meme :-)). Le quartier est donc encore un peu authentique, et melange juifs, rockeurs et immigres sud americains dans un bazar sympathique, de l'autre cote de l'Hudson.
Au bord de la riviere, il y a (le Beacon's Closet, un de mes vintage stores favoris) la Brooklyn Brewery qui produit une biere artisanale au gout de fleur (comme toutes les bieres artisanales ? mais enfin c est meilleur que la BUD), des oeuvres plaquees au hasard sur des entrepots, des ancien resevoirs de flotte et des fils electriques sur lesquels pendent des dizaines de paires de baskets pourries. Il paraitrait que chacune de ces paires representent un deal de drogue passe dans le coin.
Et puis la nuit tombe, et on mange un burger au applewood smoked bacon arrose d'un vin argentin corse sur le toit de Chez Justine.....
Le lendemain, on part de plus au sud, Broolyn Heights, pour rejoindre
Ce que j'ai fait a Manhattan avant de reprendre l'avion pour ATL ?
...see you au prochain episode :-)