vendredi 18 juin 2010

Rollin' down the Imperial Highway with a big nasty redhead at my side

Courtesy of BEE himself, une playlist pour accompagner la sortie de son dernier opus, Imperial Bedrooms

lundi 12 avril 2010

Athens, GA

"Some may never live but the crazy never dies"
Hunter S Thompson






T as loupe les B52's le jour de la Saint Valentin
T as loupe REM dans l eglise sur Oconee St
Quand Mickael Stipe a commence a faire rouler le 40 Watts
a engraisser
et a raser sa tete comme un moine
T as loupe l annee entiere que Peter Buck a passee en pyjama
T as loupe cet ete poisseux
ou tout le monde couchait avec tout le monde
juste parce que c'etait un ete normal en Georgie
mais le Sida n'avait pas encore sorti sa tete herissee

T as loupe cette soiree dans une frat house ou on servait
du punch dans des baignoires en fer blanc sous le porche rutilant
T'as loupe Allen Ginsberg en train de manger des trucs de beatnik au Downstairs
Genre du Tofu a rien et des infusions de champignons
T as loupe Bob Dylan qui faisait claquer les pochettes de vinyles chez Wuxtry
T'as loupe Hunter S Thompson se sifflant des verres au nez des gars du Secret Service,
planque dans un buisson avec un micro pour enregistrer le discours de Jimmy Carter
en ce Law Day de 74'





T'as loupe Cab Holloway au Morton
T'as loupe les 5 resurrections du 40 Watts
T'as loupe the Civil War et les generaux qui allaient se la bourrer,
la gueule, un peu plus bas dans les halles a coton a Savannah
T as loupe les filles en mini short et fake tan
T'as loupe les undergrads qui se tapent des DUI sur la I316 pour Atlanta
T'as loupe Neutral Milk Hotel qui jouait dans le salon de quelqu'un
T'as loupe la soiree ou le plancher s est effondre
et celle ou ca a failli
T'as loupe l odeur du steak qui tache les nappes a carreaux au Grill
le sucre qui fait mal au dent du Pepsi throwback
T as loupe tout le truc avant que la ville ne soit qu'une fac
30 000 etudiants en rouge et blanc
un gigantesque stade de sexe
avec ses virgin suicides

Ca m'emmerde de te le dire comme ca
un peu cash
Mais t'arrives apres la bataille
Athens,
ca sera plus jamais comme avant


photos prises au 40 Watts

mardi 2 février 2010

You got Punk'd

Ceux qui lisent ce blog se sont peut-etre deja demandes pourquoi je faisais ca, ou plutot pourquoi je fous rien dessus pendant presque des mois.
Ca rime a quoi de se pointer comme ca, le cul entre 2 chaises foireuses, l'une en decembre, l'autre en fevrier, faisant fi de toute bienseance ? (parce qu'etre imprevisible c'est parfois un outil de seduction mais toujours une marque d'effronterie et de sans gene pas croyable).

Il faut dire qu'avoir des lecteurs, faire du buzz ou meme gagner du pognon avec une pute American Apparel sur le cote droit n'est pas mon but.

L'autre fois j'etais chez Barnes & Noodles, stoppee net par les bouquins criards a l'entree du style "how to become a millionaire with your blog", "how to attract an online audience or brand yourself (the ultimate guide of online ego masturbation)".
Deja l'idee du "personal branding" et du market yourself me semble au fond plutot suspecte, bien que partie integrante de tout un chacun et notoirement utile, entre autre en entretien d'embauche ici aux US ou je me suis deja fait ecrasee dans des couloirs glauques par des mecs engonces dans des costards 85% polyester venus de conserve avec leur gros Moi, qui tenaient si fort leur personal brand a bout de bras, que les recruteurs ne savaient plus s'il etaient la pour embaucher un mec ou l'acheter - ce qui quelque part revient au meme.

Mais bon annoncer une couleur en disant, mettons, que ce qui me botte finalement c'est que je trouve que c'est juste esthetiquement plus joli et plus facile d'ecrire des conneries sous un header fierce et colore comme ca - ou je peux egayer et cacher la misere avec des photos - que sur un putain de cahier, des crayons de couleur dans les trous de nez, c'est un peu mettre du lisptick on the pig : ca sert a rien et ca cache pas la verite, qui est que certes c'est joli mais c'est toujours gratifiant personnellement de voir ces ejaculations cerebrales bien emballees et surtout, lues, donc s'ajoute a toute l'entreprise, si foireuse qu'elle soit, un niveau d'ego qui CRAINT lui aussi.

Parce que j'ai l'impression que publier des posts, qu'importe le nombre, la forme, le style, la tronche (si t en mets plein les yeux aux gens parce que tu codes et t'utilises Silverlight) sur le web, ca fait un peu la meuf qui veut creer une attente. Une Attente, meme. Attente, Artiste, Autrement, Auriginal, le touchage complet quoi. Genre je poste, donc je veux creer un lectorat et je pietine de rage parce que du haut de ma petite personne enflee de partout avec des gros boutons purulents d'ego, et mal places en plus - donc ca fait mal mais il faut souffrir pour devenir quelqu'une (enfin, c est ce qu'on dit) - je VEUX que le Lectorat, le Mien, revienne voir si desfois y'aurait pas une suite. C'est un peu le probleme du blog en general je me dis.

Alors du coup j'arrive avec non-blog, une petite purulence qui sent le renferme, et je comprendrais parfaitement si a l'heure qu'il est je fous des octets de pollution dans le vide.

Juste pour continuer un peu parce que ce soir je suis lancee la, que j'arrive plus a tenir un stylo a plume (y'en a pas ici alors j'ai oublie) et aussi que j'ai envie de partager avec les gens, la-bas derriere mon firewall , ceux qui lisent mais aussi ceux qui vont taper "Johnny Hallyday grosse salope Las vegas Harley" et tomber sur le lien par erreur et qui vont encore pester contre le temps qu'ils perdent, mon probleme majeur avec ce blog : comme pour les dernieres Toyota Camry ou Nine Inch Nails en general, c'est la fiabilite.

Deja c'est mal parti pour peaufiner un lectorat, si ta production n'est pas fiable. Ni en qualite, ni en frequence ni en rien, une vraie daube. Faut dire que pour etre honnete, y a des fois ou je prefere aller m'abimer (accent circonflexe mais je n'ai pas de tel raffinement sur mon QWERTY, quakers de merde) a regarder le sexy Jax dans Sons of Anarchy ou meme glander sur facebook a stalker telle ou tel personne plutot que d'aller raconter tel ou tel trou americain, meme si c est vrai, j'aime bien raconter ce a quoi ca m'a fait penser, ces trous. Et le pire c'est que le contenu peut venir quand ca veut, c'est a dire, la nuit a une heure impossible, ou au boulot devant un mec qui me pose une question indue, ou meme juste pas souvent ou alors en bouillie, impossible de publier ca.

le post d'aujourd'hui en est un bon exemple, donc je vais arreter la ce qui ressemble mechant a une justification alors que c'etait pas du tout parti pour (j avais envie de faire un post sur Nassau mais ca a grave fourche) et qui ne s'adresse peut etre qu'a moi, en plus.

mais histoire de teaser, teasons donc : if you'd like to follow me in my erratic production, stay tuned for Nassau, Bahamas, Charleston, SC, and Baltimore, MD .

jeudi 21 janvier 2010

Which festival will you go to in 2k10?


pic: Clichey - flickr

et donc on commence a recevoir les programmations des grands raouts estivaux. Perso je n'attends un peu que celle de Calvi, certes tres parisien mais plus petit plus intimiste, et puis la Corse bon sang la Corse ! Je serai prete a donner un peu plus de pognon a ces fieffes enfoires d'Air France juste pour aller gouter l'eau de la plage, sous la petite voie ferree, le fromage qui degouline sur le pain frotte a l'huile d'olive, la bougonnerie des Corses et les apres-midi passes a se debarrasser patiemment de ma teinte fantomatique habituelle le nez dans un bouquin plein de sable et de taches diverses jusqu'a ce que le soleil passe derriere les rochers, a l'heure ou les basses vont commencer a monter.

et donc Coachella vient de sortir sa prog aussi et la c'est carnaval : Guetta (et son homme de l'ombre), Benny Benassi, Sly and the Family Stone (wo yo yo), (La putain de) La Roux, Faith No more, Gainsbourg (morte de trouille) et Muse (raaaa non) dans le meme bateau c'est un peu l'arche de Noe.
A propos d'arche de Noe, cet excellent pie chart du non moins excellent HRO au sujet de la frequentation hasardeuse des festivals, completement indexee sur le cours de la hype et desormais consideree comme une activite vitale a la construction de la "personal brand"de tout individu branche qui se respecte (ou pas) un minimum.

(clique dessus pour les details)

lundi 7 décembre 2009

It's Dark Without You in My Hotel Room




"It's dark, dark in my motel room
Daylight comes under the door
And shines, shines on my dirty shoes
A prayer, silence, and nothing more"

but it s been forever since i did believe in nothing
at all.
leave that to those passion pit fuckers
what god
and i had forgotten about this
the narcotic of the crowd.
this is why you come to hear music
to stop being that miserable small self
to let that thing that you supposedly were go
to just be part of a mob
synchronized by the heavy beat

mardi 24 novembre 2009

Beautiful Burnout


L'autre jour j'ai atterri dans une tornade de poussiere a Salt Lake City. C'etait juste pour 3 h, un de ces arrets Terminal - Starbucks - Hudson News pour acheter Spin ou Rolling Stones - Terminal avant de reprendre un avion, encore un decollage, encore le topo des hotesses sur la video ou tout le monde est beau et bien peigne et le pilote est une femme blonde, et ou savoir exactement quand le steward fait un clin d'oeil a la camera apres avoir degaine son sifflet en plastique rouge ne m'amuse plus des masses.

Un arret comme ca ne compte pas. Sauf quand juste avant d'atterrir on survole the Great Salt Lake qui donne son nom a la ville.
Peu de paysages aeriens me font sortir de ma torpeur : Los Angeles , gigantesque carte mere ou les autoroutes font comme ces nappes IDE bien alignees, la cicatrice a vif dans la terre rouge du Grand Canyon a cote de Las Vegas, la tete ronde et toujours enneigee du parfaitement conique Mount St Helens a Portland, la pointe herissee de NYC avec la statue de la Liberte grande comme un bonhomme Lego, les buildings de Honolulu alanguis sur la plage, l'atoll magique de Bora. Et le lac de sel de Salt Lake City.
Les photos en dessous sont tirees de Flickr, et celles qui correspondent le mieux a ce que j'ai observe, le nez colle au hublot qui chauffait lentement, au fur et a mesure que l'avion descendait.



Surement un des seuls paysages que j'ai survoles ou la plante est absente du paysage. Pas un atome de cholorphylle pour rappeler qu'on est bien sur terre.Des monts peles couleur rouille et des croutes de sel bleu petrole aux formes anguleuses, comme la pupille impassible d'un vieil ignane ride. Pas de route ou d'habitation dans cet espace hostile vide par les vents de sable


Partout, des petites touffes brulees soigneusement reparties par un maniaque de l'ordre, comme ces trucs moussus marrons sur les maquettes ferroviaires, dans des vallees parfaitement rectlignes ravinees par un rateau geant.





Et puis apparait Salt lake City, sorte de Death Star couleur sienne, parfaite, geometrique et decrepie comme un souvenir de 2153, ou une image jaunie d'un bike-movie dans lequel Peter Fonda bien dans son froc, des goggles noires sur le nez et une cigarette fine de majijuana aux levres deciderait de pratiquer la necrophilie sur l'autel d'une chapelle abandonnee.

Dans le film a moins de $100 000 qui commence a se derouler dans ma tete avec Beautiful Burnout d'Underworld en fond, il n'y a a Salt Lake City que des grands drapeaux americains effiloches qui claquent au dessus de stations service abandonnees. Les rues blanchies a la chaux sont desertes et la poussiere fait des petites volutes au ras du sol, vous savez, comme dans les western, pour annoncer qu'un type qu'on n'a pas encore vu va mal finir, c'est oblige.




Devant le package store aux barreaux degulingues, la peinture des places de parking se detache sous le soleil abrasif et ca fait des cendres blanches qui s'envolent lentement .

Une pute borgne en contre-jour machonne un megot. Elle a des jambes immenses, solides, et porte des sangles en denim delave autour de ses bras et de ses seins octogonaux, sorte de Lara Croft premiere version, mais sale et bourree. L'autre oeil, violemment maquille avec du Liner de supermarche, recompte des billets dechires, et un couteau qui brille dans la poussiere pend a une laniere fermement accrochee autour de sa cuisse. Elle a la force masculine de Tank Girl, le charisme bourrin de Juliette Lewis et le langage d'un truck driver de l'Arizona. Elle vit derriere le rideau en fer d'un des box de storage loues a l'annee qu'elle squatte et ou il fait 50 deg C a partir de mars.

Sun goes down, temperature drops
Beautiful burnout, beautiful burnout
Bird
Chrome

La nuit, des mecs passent en trombe devant le magasin, sans un mot, sans musique. Ils ont active la fermeture centralisee depuis downtown, leur regard suit furtivement le bas-cote, a la recherche de quelques scenes violentes, et de filles comme elle dormant a coté d'une pompe abandonnee.


Pics: Flickr. Thanks to Tukapel, Vision Aerie and Unkle Kick Kick