mardi 24 novembre 2009

Beautiful Burnout


L'autre jour j'ai atterri dans une tornade de poussiere a Salt Lake City. C'etait juste pour 3 h, un de ces arrets Terminal - Starbucks - Hudson News pour acheter Spin ou Rolling Stones - Terminal avant de reprendre un avion, encore un decollage, encore le topo des hotesses sur la video ou tout le monde est beau et bien peigne et le pilote est une femme blonde, et ou savoir exactement quand le steward fait un clin d'oeil a la camera apres avoir degaine son sifflet en plastique rouge ne m'amuse plus des masses.

Un arret comme ca ne compte pas. Sauf quand juste avant d'atterrir on survole the Great Salt Lake qui donne son nom a la ville.
Peu de paysages aeriens me font sortir de ma torpeur : Los Angeles , gigantesque carte mere ou les autoroutes font comme ces nappes IDE bien alignees, la cicatrice a vif dans la terre rouge du Grand Canyon a cote de Las Vegas, la tete ronde et toujours enneigee du parfaitement conique Mount St Helens a Portland, la pointe herissee de NYC avec la statue de la Liberte grande comme un bonhomme Lego, les buildings de Honolulu alanguis sur la plage, l'atoll magique de Bora. Et le lac de sel de Salt Lake City.
Les photos en dessous sont tirees de Flickr, et celles qui correspondent le mieux a ce que j'ai observe, le nez colle au hublot qui chauffait lentement, au fur et a mesure que l'avion descendait.



Surement un des seuls paysages que j'ai survoles ou la plante est absente du paysage. Pas un atome de cholorphylle pour rappeler qu'on est bien sur terre.Des monts peles couleur rouille et des croutes de sel bleu petrole aux formes anguleuses, comme la pupille impassible d'un vieil ignane ride. Pas de route ou d'habitation dans cet espace hostile vide par les vents de sable


Partout, des petites touffes brulees soigneusement reparties par un maniaque de l'ordre, comme ces trucs moussus marrons sur les maquettes ferroviaires, dans des vallees parfaitement rectlignes ravinees par un rateau geant.





Et puis apparait Salt lake City, sorte de Death Star couleur sienne, parfaite, geometrique et decrepie comme un souvenir de 2153, ou une image jaunie d'un bike-movie dans lequel Peter Fonda bien dans son froc, des goggles noires sur le nez et une cigarette fine de majijuana aux levres deciderait de pratiquer la necrophilie sur l'autel d'une chapelle abandonnee.

Dans le film a moins de $100 000 qui commence a se derouler dans ma tete avec Beautiful Burnout d'Underworld en fond, il n'y a a Salt Lake City que des grands drapeaux americains effiloches qui claquent au dessus de stations service abandonnees. Les rues blanchies a la chaux sont desertes et la poussiere fait des petites volutes au ras du sol, vous savez, comme dans les western, pour annoncer qu'un type qu'on n'a pas encore vu va mal finir, c'est oblige.




Devant le package store aux barreaux degulingues, la peinture des places de parking se detache sous le soleil abrasif et ca fait des cendres blanches qui s'envolent lentement .

Une pute borgne en contre-jour machonne un megot. Elle a des jambes immenses, solides, et porte des sangles en denim delave autour de ses bras et de ses seins octogonaux, sorte de Lara Croft premiere version, mais sale et bourree. L'autre oeil, violemment maquille avec du Liner de supermarche, recompte des billets dechires, et un couteau qui brille dans la poussiere pend a une laniere fermement accrochee autour de sa cuisse. Elle a la force masculine de Tank Girl, le charisme bourrin de Juliette Lewis et le langage d'un truck driver de l'Arizona. Elle vit derriere le rideau en fer d'un des box de storage loues a l'annee qu'elle squatte et ou il fait 50 deg C a partir de mars.

Sun goes down, temperature drops
Beautiful burnout, beautiful burnout
Bird
Chrome

La nuit, des mecs passent en trombe devant le magasin, sans un mot, sans musique. Ils ont active la fermeture centralisee depuis downtown, leur regard suit furtivement le bas-cote, a la recherche de quelques scenes violentes, et de filles comme elle dormant a coté d'une pompe abandonnee.


Pics: Flickr. Thanks to Tukapel, Vision Aerie and Unkle Kick Kick

2 commentaires:

Peter Berlin a dit…

Salt Lake City me fait toujours penser aux mormons ! Merci d'avoir explosé cet automatisme pour construire un monde bien plus fun et déglingué! Je préfère...

Anonyme a dit…

That was just BRILLIANT! Beautifully written, as always!
Asha