mardi 20 janvier 2009

I *heart*




Bon sang mais on est ou la? Sur un Blog de mode au rabais, un publi -reportage deguise (suivez mon regard sur la blogo francaise), un sartorialist a 2 balles ? Ces photos c'est du Alex Wang et sa nouvelle collec de t-shirts overpriced ou du James Perse non moins overpriced, ou bien ? je kiffe et vous vous en tapez deja?

Et ben non, tout ca la haut c est du Petit Bateau edition 2009, une, si ce n'est ma marque fetiche (dans le milieu on me connait pour mes culottes Petit Bateau...quel milieu vous demandez-vous? et ben demandez-vous donc :-)).
Avec le temps j'ai vu la qualite diminuer, puis redevenir correcte, tandis que mon attachement grandissait, indefectible (enfin, plus que leurs elastiques, en tout cas) . Ces fringues m'ont formees comme je leur ai donne une histoire. Et puis ca doit etre un truc de famille car ma soeur pourrait aussi vous raconter la sienne.

J'avais 2 heures que deja j'etais dans la grenouilliere en coton pastel. J'ai passe des dizaines de jours sur ce parquet de salle de danse use a transpirer en marcel ou top a bretelles spaguetti de la marque sus-citee. J'ai dormi des milliards d'heures dans leurs nuisettes en coton lourd (jamais dans leurs epais pyjamas en eponge rose que ma grand-mere persistait pourtant a m'acheter). J'ai traine a la plage dans ces meme nuisettes nouees a la taille. J'ai passe des dimanche entiers dans leur pantalons tout doux sur de la chimie organique ou des series entieres, du Ann Scott ou du Baudelaire, du Oneyed Jack ou du Silverchair. On m'a enleve des culottes Petit Bateau, la nuit. J'ai customize des debardeurs, cousu, teint, imprime des t-shirts Petit Bateau. J'en ai meme offert. J'ai emmene mes couleurs preferees aux US.
J'ai snobe American Apparel pour vivre dans leurs sous-pulls noirs en hiver, et j'abandonnerai a jamais les americains si un jour Petit Bateau se met a faire des leggings en 42 couleurs. Cet hiver je me suis achetee leur top a manches chauves-souris en laine et soie noire, et meme que c'est tres chic avec un pantalon taille tres haute et sans aucun bijou. Ou pas du tout avec des Harley Davidson defoncees et une veste en cuir a franges et des kilos de metal autour du cou. Dans tous les cas c'est le canevas de ce que je suis et puis c'est tout.

Et quand on voit les pubs lechees ci-dessus (apres l'etonnante et rafraichissante pub de cet hiver avec les MGMT), les petites robes et combinaisons barely there, il y a de fortes chances pour que l'histoire, sobre, bourree, serieuse, chiante, delirante, coincee, punk, continue.


pics via Refinery29

lundi 19 janvier 2009

Is this the City of Angels or what ?


"It's a lovely summer's day
I can almost see a skyline through a thickening shroud of egos.
Is this the city of angels or demons?"


C est ce que se demandent les Death Cab for Cutie dans "Why you'd want to live here ?" . Los Angeles c est un peu la grande question sans reponse, la ville "I have no clue", un gros truc en beton encapsule par une epaisse couverture orange de pollution, traverse par de non moins enormes veines de beton, qui charrient a toute heure du jour et de la nuit des millions de vies grises de poussiere.

Un echangeur modeste, derriere lequel peinent a poindre les tours de Downtown LA

En dehors de ces autoroutes, l'enorme "concrete octopus", la pieuvre de beton etale sur une centaine de km, entre la flotte et le desert du Nevada, ses quartiers, ses milliers de maisons, indifferement bidonvilles ou villas a plusieurs dizaines de millions de dollars, a Orange County ou dans les fieres et arides collines d'Hollywood. Il n'y a aucune coherence. Comme l'estomac d'une ville obese qui aurait avale sans discernement trop de monde en meme temps, la ville pompe lentement un flot continu de dechets qui ne semble finalement venir de nulle part, et recrache son trop plein de gens et de poubelles sur les autoroutes defoncees.

"The vessel keeps pumping us through this entropic place
in the belly of the beast that is Californ-i-a"

et on en oublierait presque que le Pacifique est la, les plages, Venice et Santa Monica.

A la nuit tombee, ces cabines de maitres nageurs voient Hasselhoff sortir la Bud et commencer a enlever le foutu maillot de bain rouge d'une des playmates de Baywatch...

Something's going wrong with the sun the sky the earth or all together...

The sun drowning in the sea must create a huge volume of ionic romantic particles cause I'm thinking about you..


Plus sombre que l'Atlantique, meme en plein soleil, l'ocean n'a jamais bien l'air commode. Tous les soirs il prend feu sans prevenir, et l'intensite des couleurs est telle qu'on se demande toujours un peu inquiet si c'est encore cette histoire de Lune alignee avec la Terre et le Soleil qui donne cette lumiere-la, ou bien si c'est la pollution, les lunettes de soleil et l'abus de Martini chelou hier soir qui tape encore dans les tempes, ou bien si c'est la grande faille qui se reveille (un jour, LA sera detruite par un enorme tremblement de terre, tout le monde le sait et ca doit etre une des explications au fait qu'ici, tout le monde y va un peu trop fort, que ce soit dans la baise, la dope, l'alcool ou le pognon).

Meme si il a toujours l'air d'etre aspire par le ciel et de manquer vous exploser au visage, paradoxalement l'ocean se fait tout petit, conscient qu'un mot de trop et on ira le reprimer, l'enclaver entre des murs de beton ou en faire encore une nouvelle attraction gigantesque et gerbante, comme une nouvelle boursouflure clinquante de l'ego demesure d'un promoteur bouffi, bronze et fignole au scalpel, qui cache la misere de sa vie interieure en deambulant comme un automate sur Rodeo Drive, sourire au levres et gun categorie 3 dans la boite a gants.

Et pourtant , Los Angeles, c'est un mystere a elle toute seule : comme les petits skateurs de Wassup Rockers, de Beverly Hills et son gazon manicure a Downtown LA le royaume de la dope, je ne rencontre personne sous ce soleil ecrasant. Jamais. C'etait deja comme ca l'autre fois.....West Hollywood, la fac, Le Chateau Marmont. Deserts.

Le Chateau Marmont - Tout s'y passe et pourtant pas un poil n'en depasse .....

Rien que de passer ici j'ai l'air louche : encore 30 secondes garee comme ca devant le panneau, et c'est l'interpellation garantie

Les allees de Bevery Hills sont bien evidemment desertes elles aussi, et les demeures soigneusement tapies derriere de hauts murs blancs comme autant de chambre anechoiques qui abritent les pires deviances, les debauches les plus insensees, ou tout simplement les vies les plus normales. Dans tous les cas, soyez sur que l'on n'en saura jamais rien. Car rien ne filtre jamais de Beverly Hills.....le vrai luxe c'est le silence, l'espace, et la privaute, ne l'oublions pas.

qui est le Mad Man tres chic qui se cache derriere ce portail ?

Les patrouilles de flics, ecroulees dans leur caisses qui ronronnent sous les arbres, clim a fond, secouent mollement les derniers glacons au fond de leur litron de soda de fast food. On est le 30 novembre et Rodeo Drive croupit de chaleur, comme d'habitude, dans son decor de stuc tellement blanc qu'il fait mal au yeux, rutilant sans vergogne de vitrines ultra-luxe. Seules quelques Maserati paresseuses glissent sans bruit, implacables vaisseaux noirs aux vitres teintees d'une richesse insolente.

"Demande a la poussiere", propose John Fante dans son bouquin sur sa propre solitude a Los Angeles, dans les annees 50. Tant que t'y es, demande a Bukowski, qui trainait sa machine a ecrire graisseuse dans le coin, son gros bide et sa tete de poivrot de bordels en bordels, de motels miteux en bureaux de journaux indes bancals et ronges par les delits d'interet. Meme les palmiers aux troncs noircis, les palmes abasourdies de poussiere, penchent la tete d'un air pensif, le long des avenues desertes, mais rien ni personne ne donnent de solution.


Au loin, le bon vieux signe veille sur le grand rien

Alors ca peut mener a des hallucinations, des accidents comme celui qui ouvre le Mulholland Drive de Lynch, entre les cactus desseches et les lumieres du vice silencieux et de la beaute artificielle, juste en dessous dans la vallee.

Au final, quand on arrive a LAX, on s'attend a voir Paris et Nicole en train d'engueuler leurs bodyguard, Kiki Dunst trainer sa chemise a carreaux et son sac Chanel d'un air nonchalant devant chez Fred Segal, on s'attend a voir Spielberg mal rase en train de commander un burger ou une fille sur Sunset Bvd, a l'heure ou sortent les connards defonces et meutriers qui hantent les bouquins de Bret Easton Ellis. Il nous faut de l'action, du LAPD qui fonce en braillant sur Hollywood Bvd, evitant les putes et les vieilles trannies decrepies qui attendent leur heure sur les etoiles roses de stars souvent inconnues gravees dans le sol, leur faux cheveux sales souleves par une brise trop chaude qui fait voleter des emballages de fast food.

Que dalle. Oui y a des putes et des trannies et des fast foods. Mais c'est tout.

Comment ca c est tout ? Peut etre etes-vous en train de ricaner, j'ai pas du voir les bons endroits, bien sur que c est comme on le dit, LA, elles sont bien quelque part ces stars et leurs deviances, vous l'avez vu de vos yeux vu dans les films deja depuis L.A Confidential avec cette brute epaisse de Russel Crowe et cette bombe de Kim Basinger et dans les livres et meme a la tele dans 90210 et The L Word et tout et tout.

Donc il vous faut du lourd en arrivant la bas, et en cinemascope, encore. C est votre probleme.

Los Angeles, le truc c'est qu'on croit avoir affaire a une croute superficielle sous laquelle il y aura forcement quelque chose de "vrai". On cherche les filles "normales", pas celle qui destabilisent tellement elles ont 70 mais l'air d'en avoir 22. Pour l'instant j'ai vu 24 Jessica Simpson et environ 17 Rihanna. Des filles comme toi ou moi, ben non. Les rues "normales", avec de la vie, un cafe, meme un Starbucks on serait content, tiens. Ben non plus.
Alors on gratte un peu, c'est pas possible ! on tourne a droite, a gauche, on balance le Routard qui de toute facon fait 12 pages dans la premiere poubelle venue et sans descendre de la caisse, on prend la ville a bras le corps, bordel, doit y avoir une explication, un sens a ces rues perpendiculaires tellement parfaites mais tellement denuees de tout.

Mais LA ne se livre pas comme ca. Silencieusement, vous en prenez plein la tronche mais ne savez toujours pas ou vous aller atterrir. Et surtout si vous allez atterrir.

a 2 pas d'un echangeur de fou,un coin de Chinatown sorti de nulle part

En vrai la redescente est rude, comme un mauvais trip mal controle dans une chambre qui n'est pas la notre. Il faut accepter de realiser que l'on fantasme a tort sur un endroit, LA, une industrie, le cinema qui n'est finalement bandante qu'a l'ecran.
Alors LA on en a marre, et ca devient rapidement la ville declaree morte et ininteressante, decevante et sale par des gens qui n'y connaissent rien (moi, entre autres).

Et pourtant si demain on me file un billet pour y aller encore, j'y vais sans reflechir. Parce que cette ville donne carte blanche a toutes les experimentations et a l'echelle de Richter complete de toutes les emotions. Elle donne envie de tout lacher, de se laisser aller, d'aller se faire engoutir par elle. C'en est presque charnel. A l'inverse de Paris qui force au controle permanent, au lachage a tout instant maitrise sous le regard facilement non compatissant de nos compatriotes assermentes maitres es hype by eux-memes.

Cette ville, on peut facilement en faire ce qu'on en veut, y faire ce qu'on veut. C est un tableau vide, neutre, ni accueillant ni repoussant, qu'il ne tient qu'a nous de modeler. Du coup, on se reveille un peu plus tard avec cette irrepressible envie de pousser plus loin, de decouvrir qu' a ce croisement de rue qui etait "hors carte" dans ce Lonely Planet decidement vraiment merdique, il y a a ce resto/brunch super sympa, ce cine annees 50 qui s'anime a partir de 20h, ces types en cuir et chaines qui vont au local coffee shop regarder les dernieres annonces de boulot alimentaire et discuter de groupes non signes.
Pousser meme jusqu'a la limite sud et tomber sur cette sorte de PMU bien tacky qui fait des soirees New/Dark Wave tous les samedis, pour une clientele de mexicains en veste en cuir sans manches avec rien dessous, les cheveux gomines a la maniere de Dave Gahan. L'occase improbable de decouvrir qu'il y a eu une vraie scene New Wave en Amerique du Sud, avec des groupes super inspires de Depeche Mode, Morrissey, Bauhaus & co . Et qu'elle vit a L.A, isolee de tout mais avec pas moins de ferocite.



un cine reste dans les 50's, a Loz Feliz

Le brunch en question, toujours a Los Feliz

vendredi 9 janvier 2009

Pour m'eviter quelques remords je t'aimerai plus fort




Toujours a propos de Paris (oui, je sais, je fais des maxi-pauses sur ce blog, ca me permet de vous surprendre a l'improviste :-)), voila la nouvelle pub Miss Dior Cherie par Sofia Coppola.

"Miss Dior Cherie", tu parles d'un nom de parfum, d'ou ca ne me debecte pas deja d'en parler?

Parce que Sofia, depuis le mal-etre et la sensualite de Lost In Translation et Virgin Suicides, je la respecte pour avoir su m'ebranler plus que je ne l'aurais voulu. Je m'attendais a voir quelques nymphes de bon ton, une ScarJo ou une Kiki Dunst aux levres entrouvertes, vetues de gaze blanche dans un champ aux couleurs passees, dans une ambiance toujours adolescente mais pas denuee de sexualite, sur une bande son legerement hype mais pas trop.

La, on tombe dans le reportage a la Lifetime (chaine pour menagere pro-republicaine de moins de 50 ans a permanente rigide, Support Our Troops et meatloaf with gravy, ndlr).
Deja je ne pense pas qu'on puisse donner une version plus "americanisee " de Paris, l'ambiance rose, la bande son de Bardot, THE idole francaise a l'export, les macarons (une obsession de Sofia depuis les marees de creme rose et de chantilly, dans les plats comme dans les constructions capillaires de Marie Antoinette, et qui a permis a Laduree de voir son chiffre d'affaire exploser comme une meringue trop cuite), une suite pas degueu dans un immeuble haussmanien aux couleurs du grand Christian (Dior), l'Avenue Montaigne, La Tour Eiffel et une jeune fille plate et naive, d'un charme tout est-europeen sans epaisseur, frivole sur un petit velo a guidon chrome (au fond de la cour).

Donc dans un bon jour on peut se dire rooo comme c'est charmant, oui c est vrai c est comme ca Paris. Sans deconner, j'ai pas visite le 1/100 eme de cette planete (j aimerai bien aller a Portland par exemple, mais je m'ecarte, la) mais a chaque fois je ne m'en remets pas : c'est vraiment la plus belle ville du monde, en toute subjectivite. Et oui la Francaise a les cheveux longs, et meme si en vrai elle prefere le gris au rose poudre et si elle ne gambade que moyennement joyeusement dans les couloirs du metro, elle montre souvent ses jambes fines et son sourire et sa peau nette et ca reste chouette et innocent.

Par contre, dans un jour de merde on peut se dire que cette pub est juste simplement ridicule et chiante et que ces americains sont justes bouffis de cliches et comment la maison Dior a-t'elle pu laisser faire un truc si peu "francais"? C est peut etre du chauvinisme, mais bon :-) On se dit juste que la vie de cette jeune fille fleur bonbon "J ai toujours 15 ans, je m'appelle Alice et je cherche un lapin blanc" est quand meme bien mievre, et que finalement ca ressemble tres fortement a The City (le The Hills version East Coast) ou a Gossip Girl, et donc cible entre autres ces petites sugar-coated brats ecervelees et ecoeurantes qui revent de robes Dior pour leur prom.

En tout cas, y'a rien a faire, on y revient toujours,les americain(e)s restent bloque(e)s sur le Paris de Montmartre au 19 eme, et ils sont nombreux a croire que quand on regarde Paris il y a automatiquement un cadre de fleurs kitsh et un voile pastel qui s'adapte a la vision, et que les femmes francaises ont toutes, et en permanence, l'air de sortir delicatement de photos jaunies en s'adonnant a des activites tres romantiques comme essayer des robes de soirees dans des salons tendus de soie sous 10m de plafond, gambader dans des escaliers de marbre, ou plus fou encore, aller attendre un pretendant a la lueur ouatee et vacillante d'un reverbere, a la nuit tombee.

Un peu comme dans cette image envoyee en reponse par un collegue americain quand je lui demandais "your vision of Paris, the things you'd expect to see when you go there":

* affiche de Moulin Rouge avec Kidman*

Ok, mec.

Noter aussi le LEGER placement produit (le Vogue sur la table de chevet). Sofia Coppola veut-elle dire qu une vie insouciante, pleine de charme et de douceur ne saurait se derouler sans la caution de Vogue?


Oh, des ballons !
pic: Dior

Derniere facilite : la copie que fait la pub de cette photo d'Ellen Von Unwerth (un jour, faudra que j en cause, d'Ellen...)

Ah, y avait deja des ballons...

Pic: Ellen Von Unwerth, 2007

Z'ont l'air quand meme un peu essoufles au niveau inspiration, les types du Marketing Dior :-)

lundi 5 janvier 2009

2009



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