mercredi 27 février 2008
Are you Reaaaady?
C'est avec une bonne semaine de retard du a un voyage a Saint-Louis, MO dont je reparlerai peut etre un jour que je vous raconte ce qui suit.
Vendredi dernier, sous l'impulsion fanatique de S qui se tape un mega crush sur ce groupe depuis deja un certain temps (amplifie par le fait que nous nous sommes deja pointees a un concert de ce meme groupe completement SOLD OUT, et que nous nous sommes retrouvees par defaut a boire comme des trous dans les 10 min qui ont suivi...), nous voila parties au concert de SNOWDEN @ The Earl, dans le quartier assez djeuns de East Atlanta.Il se peut fortement que vous ne connaissiez pas ce groupe natif de ATL, qui fait carton plein...mais seulement en Georgie pour l'instant. Il s'agit de pop ciselee, de melodies suffisamment tristes et etherees portees par une voix pure comme de l'acier pour que le spleen s'abatte sur moi si par hasard le CD est deja dans la voiture quand je mets le contact en soufflant de la buee sur le pare-brise, un froid matin de fevrier.Voila donc ICI de quoi vous faire une idee.
Je leur reprocherai juste d'avoir eu une bonne idee, au niveau melodie et utilisation d'une ligne de chant, mais de l'utiliser a outrance.
C'est donc plutot interessee que j'apprends que 2 autres groupes font la premiere partie : TWIN TIGERS, orginaires d'Athens, oui oui , en Georgie (y'a aussi Rome, Syracuse, et Manchester et Birmingham dans le coin, quoi, qu'entend-je? Pas tres original les immigrants a l'epoque? ouais), meme que c'est la ville de REM, et aussi The Constellations, des locaux un peu particuliers aussi.
J'ai adore Twin Tigers, un professionnalisme et une fraicheur qui se fait rare ces temps-ci: au Luna Lounge a NYC, par exemple, ou les groupes, finalement tout bien consideres, sont assez nuls. Et puis la salle est trop propre... A NYC, on s'assoit un peu sur ses acquis on dirait.Ici c'est sombre, enfume, ca sent la biere rousse et le sol luit sous la mousse qui a deborde, et on s'en fout de tes fringues c'est la sceme qui compte.C'est ca, un vrai concert, non? Donc TWIN TIGERS, un groupe carre, une batteuse/bassiste juste timide comme il faut, de bonnes melodies intimement intriquees dans du rock en vagues, qu'ils assenent lentement de maniere energique et puissante, ou brutalement avec une delicatesse soigneuse, en laissant trainer le son comme un filament de nuage.Les tracks du Myspace sont enregistres dans leur buanderie par contre on dirait, sans vouloir faire la difficile.
The Constellations, un groupe eclectique sur scene, des types assez rocks en cravate, gilet et slim, des guitares elimees et un chanteur carrement altermondialiste, avec un coeur de filles, une jolie black assez imposante, et une autre avec une tete a sortir d'un college de filles pas forcement tres catholique, que j'appelerai Marie-Madeleine pour situer.
Et la, un son qui part dans tous les sens, rock, punk, jazzy, mais surtout tres funky, avec des parties de hip hop pure souche, et meme le featuring d'un Eminem style 16eme, un petit blond en polo a rayures Ralph Lauren, jean 501 et mocassins, sorti de nulle part. Un decalage comme j'aime, une ferveur incroyable (le texte de l'une de leur chanson passe en revue l'integralite des quartiers sympa d'Atlanta dans un texte vif et ironique, comme l'avaient fait Java avec les stations de metro..) Et puis tiens, ca me rappelle quelqu'un, ces histoires de fils a papa de Neuilly producteurs de rap...
voila quelques tracks, on aime ou on aime pas, ca surprend mais c'est rode et ca claque severe en live
The Constellations-WHTSTD
The Constellations-Step Right Up
PS: Snowden est de plus en plus remixe pour le dance floor, en fait je connaissais un remix du track Black Eyes par le DJ crevette platine de mon garage prefere ici a Atlanta, Le Castle Vania (mec, pourquoi t'as separe les deux noms :-)???)
Here is le remix qui a du me traverser 200 fois le cerveau en 2007:
Snowden -Black Eyes (Le Castle Vania Remix)
et en bonus, une derniere craderie du Castle Vania
Le Castle Vania -Trouble in Daylight (Young American Envy Remix)
Samedi, un tentage de club pour changer un peu, la soiree AFTERLIFE @ The Masquerade, presentee comme une alternative sympathique a la soiree indie rock du mercredi au MJQ/Drunken Unicorn......Un hangar industriel, souvenir d'une salle a Berlin il y a deja longtemps, presque plus rien a boire au bar (merde c'est pas une soiree etudiante pourtant), une scene improbable ou des gangstas rappent sur de la dance ou des tubes ecules passes au moulinex d'un Traktor hasardeux (Blur , mais aussi Journey...enfin bref) qui peuvent tomber sans prevenir dans le mauvais gout le plus ignoble. Bourre a craque d'emo kids (des filles ultra maquillees et avec la coupe que j'appelle "raccoon" - platine dessus noir corbeau dessous, ca ressemble a un napolitain de LU- et des mecs plutot ....tektoniks, effemines, en fluo avec des tonnes d'accessoires cheaps, des coiffures Tony and Guy plaquees au gel, et une sacree arrogance), le club se vide d'un coup a 2h comme si il y avait un dernier metro a choper. Ou pas.
Voici LA quelques videos pour vous donner une idee du club....Il reste une question: pourquoi toutes ces filles avec leur piercing a la levre persistent a pointer leur langue entre deux doigts ecartes, hein, je me le demande bien.
pps: GROSSE NOUVELLE a l'heure ou je poste ce truc, SIMIAN MOBILE DISCO est attendu le 19 Mars au MJQ ! on en reparle !
jeudi 21 février 2008
Fast Food Nation : eating in the US of A
Sinon, comme justement je parlais dans la parenthese ci-dessus de l'extreme religieusete de l'Etat de Georgie ou j'habite, j'en profite pour vous livrer ici une description picturale d'un autre element qui justifie l'adjectif "rural" que l'on applique souvent a cet etat : le Fast Food. Les Francais qui sont alles a NY ou a San Fransisco ou a Miami connaissent surement plutot mal ces elements du paysage ricain prolo, celui des road-movies poussiereux, des autoroutes a 14 voies a travers le grand RIEN : les fast-foods, qui emaillent ces routes comme autant de ganglions de graisse le long d'une artere bouchee. Rooo je fais mon Mickael Moore. J'arrete c'est crade. En plus j'adore ces endroits qui ont tous leur subtile particularite. On peut se demander comment ils font pour survivre dans un marche si competitif, surtout qu'on les trouve par grappes, tous tasses ensemble autour d'une station service, sans raison particuliere. Mais c'est bien simple, pour le comprendre il faut venir ici. Les tester. Un par un. Quoi donc ? les BURGERS. Se decrouvrir son pain prefere et la sauce qui va bien. Preferer la salade hachee ou en feuilles. Aimer les pickles ou pas, le gout du Coca Light de synthese (heu, c'est pas un pleonasme, ca?) qui coule noir, puis transparent, puis noir....
Il y en a tellement que j'ai essaye de les classer, selon leur particularite, ou plutot par "core business" comme on dit dans les enteprises par ici.
(on peut cliquer sur toutes les photos pour les agrandir)
Core Business : le Breakfast 25/24, 8j/7 meme apres la transformation de la terre en geante rouge, ils seront encore ouverts. Le resto de l'apres soiree, quand le jour se leve sur l'autoroute couleur bleu delave, qui fait un point, la-bas, au bout.
Waffle House : des patates en lamelle (hashbrowns), du bacon et des oeufs, avec des gaufres au sirop d'erable et aussi ....des burgers. On y mange sur des banquettes en skai rouge dans la cuisine car il n'y a qu'une seule salle. Il n'y en a que 2578 en Georgie, dont un a 20 m de chez moi, evidemment.
C'est l'endroit parfait pour s'ecrouler en fin de soiree, vers 4 AM, quand la serveuse a permanente violette d'au moins 70 ans vous sort " Ain't you too drunk, young folks? I'm gonna get you a huge cup of Joe". Le Joe en question, c'est la pinte de cafe flotteux que s'enquillent les americains le matin. Ou alors un expresso qui doit faire 2 ml. Rien entre les deux. Alors du coup on passe a chaque fois pour des gros debiles quand, histoire de trouver un juste milieu, on se retrouve a commander un triple expresso chez Starfuck.
IHOP (International House of Pancakes): meme topo que Waffle house, mais ici a la place des gaufres, il s'agit de pancakes et le choix de sirop d'erables est plus varie (saveur normale, noix de pecan, vanille/blueberry)
Core Business: Le poulet (Chikin' ici)
KFC, qu'on ne presente pas, ici en combo avec Pizza Hut
Popeyes , un KFC Cajun, avec en plus du poulet des combos de fruits de mer frits, des Biscuits (brioches salees au beurre), et des epis de mais sur un baton en bois avec du choux en salade ou de la bonne vieille puree Mousline
Mrs. Winners, meme topo que Popeyes en moins bon
Chick Fil'A : Encore une sorte de KFC, mais leur particularite est le "sandwich a rien" : du pain TRES MOU et humide, une tranche de poulet panee, du pain TRES TRES MOU sur le dessus. Un petit sac en alu. C'est tout. Meme pas de graines de sesame . Et ca cartonne. Fallait y penser.
Church's : un fast-food CATHOLIQUE non vous ne revez pas. Est en train de se casser la gueule a Atlanta . Marre du pain beni? Ils vendaient des piments a l'unite, mais le menu etait fictif: ils sont toujours out of stock de 90% des types de sandwich. Reste le pilon d'un poulet a 6 pattes qui sent l'ammoniaque.
Core Business : Le Burger, le vrai
Checkers : super retro, les restos a double Drive-In sont pares de chromes rutilants comme une chevrolet Bel-Air. S'appellent "Rallye" ailleurs qu'en Georgie . Ils sponsorisent cette course automobile qui s'appelle le Nascar, du stock-car SUPER CLASSE bien sur. Pas de salle ou s'asseoir. Parfois des tables de pic-nic en beton abritees par des parasol entierement en plastique dur moules dans la table. Parfois rien.
Ils font des frites surmontees de cheddar fondu et de miettes de bacon a tomber.
Venir a pied au drive-in d'un Checkers c'est vraiment se comporter en citoyen de seconde classe. Seuls les clochards et les etudiants francais le font.
(notez les 2 voitures assez representatives : a gauche la Ford Mustang et a droite le Pt Cruiser de Chrysler)
Mac Donald's :Devant les gros macDo, il y a un panneau qui dit " A ce jour, nous avons servi plus de 99 Milliards de Burgers" . Ca, c'est fait.
Burger King moins cher que Macdo, plus innovant (3 tailles de pain pour le Whopper et des sandwichs avec des lamelles de Bacon grillees), une carte de fidelite avec laquelle on paye et qui est rechargeable, j'adore.
Wendy's : particularite : la tranche de viande CARREE et le Baconator, 2 tranches carrees et du bacon a fond
Dairy Queen : Burgers et aussi glaces avec le Blizzard, un enorme pot avec plein de friandises differentes dedans . A cote, le Mac Flurry fait carrement la tronche.
Y en avait un aussi a Montreal rue Saint Anne si je je me souviens bien, pour ceux qui voient :-)
Core Business: Le Micro Burger par 4
Krystal : des hamburgers touts petits et tres spongieux, avec la tranche de viande aglomeree (du contreplaque humide?) SUPER fine et 2/3 miettes d'oignons, vendus en menu par 4, 8, 12, 24....Il y a des concours de bouffe de Krystal, dans un resto d'Atlanta le gagnant en avait mange 56.....
White Castle : plus presents dans la region de Chicago et du nord Est, les burgers White Castle sont absolument identiques a ceux de Krystal. Comme vous pouvez le constater, les restaurants sont hyper kitschs,voyants, tout blancs tout carton avec des creneaux qui ruinent la moindre petite avenue un tant soit peu charmante. Ils ont ete rendus celebres par le film "Harold & Kumar go to White Castle", dont on ne parlera pas plus, hein.
Core Business: le Burger Californien . La-bas au Far West, les marketeurs font ENCORE PLUS FORT, et les burgers valent le deplacement.
In and Out Burger
Carl's Junior Du Burger Californien, le logo Kawai en plus, ici le resto d'Annaheim (ville de Gwen Stefani , je sais, on s'en fout)
Jack in the Box
Font aussi des especes de Mac Morning vraiment bien. Parfois on trouve des tetes de Jack in the Box au bout des antennes de voiture...J'ai pas d'antenne sur ma voiture sinon....
Core Business : pas tres clair
Arby's : ca ressemble a rien, des sandwichs Subway dans du pain a hamburger en gros, avec les frites du Chekers en version curly, les salades du Burger King et le coca aussi crade qu'au Mac Do . Mega Bof
Et j'en oublie...les non-franchises, ceux des etats que je ne connais pas. Et tous les bars de sport proposent aussi leurs burgers maison, souvent bien meilleurs mais jusqu'a 4 fois plus chers. Et il y a aussi les sandwichs (Subway, Quiznoz...), le fast-food tex-mex ( Taco Bell et Moe's), les pizzas en pagaille (Pizza Hut, Domino's pizza, et le geant Papa John's (on commande sur internet et paf, le type sonne a la porte), et aussi les fast-food asiatiques comme Tin Drum, What The Pho' (zont de l'humour ces vietnamiens), ou carrement "fusion" : Kebab/Yakitori (!????, oui oui ca existe). Bref, la bouffe ici, c'est cadeau quand meme.
mardi 19 février 2008
I have a crush on...Leon Segka
Hey beautiful people,
un petit post comme ca juste pour vous signifier l'existence du DJ grec Leon Segka et de son Mosanto EP, sur son label maison NTrop012. Je suis fan de sa tekhouse hypnotique et de sa modestie.
C'est un homme secret, mais qui est souvent derriere son myspace et s'est gentiment prete a mon jeu de seduction non dissimule (je n'ai pas eu besoin de sortir une photo lourdement photoshoppee ou autre delicate artillerie ni meme de noyer mes messages dans des compliments sirupeux) : avec humilite et diligence, il m'a gracieusement envoye son dernier EP, avant sa sortie ! Je vous le livre ici, incapable de contenir ce puissant (poisseux) secret qui ne demande qu'a etre revele.
Je commence par mon track prefere, Inside You, featuring la veneneuse Olga Kouklaki, qui vient d'ailleurs de sortir un album, "Get a Life", sur The Perfect Kiss. Une voix organique, grave et chaude, qui fait de la buee dans ma voiture sous la pluie torrentielle de Calling You.
Inside You (Leon Segka Feat Olga Kouklaki)
Inside You (Leon Segka Feat Olga Kouklaki Sutekh Mix)
Monsanto (Leon Segka)
While you were sleeping (Leon Segka)
lundi 18 février 2008
L'Affaire JUNO
Alors evidemment, j'etais partie pour ne pas aller voir ce film. Je sais, je suis extremement previsible. Trop de battage mediatique MTVesque infernal, trop de trailer a la tele, trop le film gniangnian teenage du midwest trop cool trop cruche.Et aussi cette facheuse grande tendance du cinema americain a faire passer n'importe quelle production independante pour un chef-d'oeuvre, selon l'unique critere que justement, c'est independant. A ce niveau-la c'est de la charite, le regard compatissant que lance Hollywood du haut de sa colline sur ces pauvres realisateurs indie.
Et puis, en le regardant de pres (mais en faisant mine de ne pas y toucher comme une sale hypocrite), ce fameux trailer, j'y vois Dwight Schrute de The Office, dont je suis notablement fan, dans un personnage autre que celui du geek fan de jeu de role, ce qui est egalement non negligeable. Et puis Elixie m'en a dit du bien et elle est meme allee le voir au moins 3 fois .Et puis on y voit aussi Ellen page, une gamine bizarre a la voix grave, qui m'avait subjuguee et meme scotchee jusqu'a la fascination dans Hard Candy, avec son jeu psychologique de tare, a seulement 14 ans.
Donc finalement hier soir, ni une ni deux, ok je retourne ma veste (mais la doublure est jolie, et je ne suis pas la seule a le faire en ce bas monde a ce qu'il semblerait), hop, c'est parti, let's go Juno.
Pour ceux qui ne l'ont pas vu, le pitch, en deux mots: une gamine, en derniere annee de High school, tombe enceinte, et decide de garder l'enfant, qu'elle va donner a sa naissance a un couple aise, mais infertile. Banlieue pavillonnaire qui pourrait etre n'importe ou, casiers en alu a l'ecole, famille recomposee et van Toyota, meilleure copine, soirees au telephone et malls le week end, l'atmosphere smells like teen spirit.
Mais Juno (Ellen Page) a une culture etonnante pour son age : elle venere Dario Argento, les Cramps, Sonic Youth et the Carpenters. Elle est un peu la weirdo a l'ecole, toujours a contre-courant dans les couloirs. Elle a aussi un humour devastateur, et balance sans rigoler des phrases comme "You know I am a legend : they call me the cautionary whale"(on peut voir certaines de ses reparties sur le myspace du film). Chaque personnage,de la copine gerontophile a la belle mere qui fait du scrapbooking entre ses bibelots made in china mais defonce la technicienne obstetrique a l'hopital avec des reparties cinglantes, en passant par le petit copain geek et imberbe , tout le monde possede un twist cynique qui detone. Et le film, qui pourrait etre un portrait a noeud noeud de la jeunesse americaine, est plutot substantiellement du genre anticonformiste : la gamine est enceinte, ce qui veut dire qu'elle a couche AVANT le mariage, et oui, ca devrait etre MAL, TRES MAL, Mr le President W n'est pas du tout d'accord, il fait paraitre des pubs anti-grossesse adolescente dans les magazines feminins avec des berceaux vides sur fond noir, ET POURTANT, tout le monde trouve ca normal. Ca deja j'aime bien. Et puis le tout est servi par une BO sympathique (Belle and Sebastian, The Kinks, Superstar de Sonic Youth, Kimya Dawson, The Moldy Peaches..)et des dialogues bien trop fins pour l'age des personnages. Mais ils sont de Diablo Cody, cette journaliste carrement power girl qui decida de vivre pendant un an la vie d'une stripteaseuse dans une boite de Minneapolis. Elle en a d'ailleurs tire un blog, The Pussy Ranch, et un livre, Candy Girl: A Year in The Life of an Unlikely Stripper. Bref, que du puritain comme W aime bien ! En plus, je l'aime bien cette fille, et elle est fan de Steve Buscemi. Comment ca je m'egare ? Je m'excuse et remercie les 2 lecteurs qui ont resistes a l'appel de la croix en haut a droite (ou a gauche pour les Mac users comme Yours Truly) et sont parvenus a ce point du post, comme d'habitude beaucoup trop long.
Pour ceux qui ont deja vu le film, je voudrai revenir sur un element des plus cools, kitsch, mais trop mignon: le Hamburger Phone qu'utilise Juno. cet objet ridiculement adorable est en passe de devenir une nouvelle icone de la pop culture:
depuis la sortie du film, le telephone en plastique s'arrache sur ebay et on peut meme le trouver ici.
Il est emblematique du film et de Juno elle meme, drole, mignonne et completement imprevisible..... decidement, ce film est, comme dirait Juno , "the cheese on my macaroni".
vendredi 15 février 2008
mercredi 13 février 2008
Geek 2.0 ?
A force d’etre assaillie par ce mot, j’ai decide de regarder d’un peu plus pres le phenomene du GEEK. Le geek d’aujourd’hui n’est plus le Screech de Sauve par le Gong, boutonneux, gauche, tres intelligent mais l’antithese du cool qui n’arrivait jamais a se sortir une fille.Ses 3 caracteristiques les plus recurrentes etaient alors son amour de l’informatique en general, des gadgets electroniques en particulier,et des animes japonaises qui le conduisaient a se fixer dans la vraie vie de maniere obsessionnelle et excessive sur toute fille asiatique aux cheveux longs et brillants (comme dans GTO). Cheveux gras et forcement tres mal habille, il passait toute se vie dans sa chambre ou au club de robotique de l’ecole a essayer de tranformer sa TI89 en oscilloscope entre 2 sessions de jeux de roles.
J’aimais bien ces geeks, leur superiorite discrete, leur decalage attendrissant et leur impermeabilite parfaite aux modes. J’ai adore leurs versions feminines les plus connues, Daria, Willow dans Buffy, Max dans the L Word, et plus recemment Dwight Schrute de The Office (ok, c'est pas une fille).
Aujourd’hui, parle t’on bien du meme geek? Est-ce le meme, celui qui achete Wired et meme GEEK, “the coolest magazine in the universe” selon la redaction? Bizarrement, il serait devenu conscient de son potentiel de credibilite aupres des femmes, s’habille bien mieux, a le regard ombrageux et les cheveux fournis mais soigneusement entretenus dans un desordre charmant. Il porte des Wayfarer au volant de sa Mini BMW et s’est fait mettre des verres neutres sur sa paire de Rayban ClubMaster qu’il a denichee dans un magasin vintage.
Il change sans cesse de taille d’ecran et va etre le premier a acheter cette daube de Macbook AIR qui va surtout lui servir a aller sur MSN quand le Blackberry n’aura plus de batterie. Tres Web 2.0, il ne dit pas “je fais une pause” au boulot mais “je vais checker mes flux RSS”. Il fait de l'informatique cool, LUI, du web design, du graphisme, du Photoshop sur ces photos numeriques, des blogs, des wikis et meme de la musique electronique. Son discours est surtout acces sur le design des nouveaux gadgets high-Tech, les caracteristiques techniques lui important finalement peu car il achete toujours les nouveaux modeles.
Y aurait-il confusion des genres? Meme si il a bien sur tous les derniers gadgets a la mode, n’aurait-il pas une facheuse tendance a se declarer un peu trop vite geek, a usurper cette appellation en esperant beneficier de sa caution intellectuelle? Ils sont de plus en plus nombreux, alors, les geeks, ces gens trop forts qui savent brancher une webcam.
Il semblerait que quelque part dans les annees 2000, il s’est donc opere une scission entre le geek hardcore et le nouveau geek, technophile leger et fruityloopser du dimanche, comme si le premier s’etait cree le second comme avatar, dans un plantage revanchard et magistral entre la vie reelle, ses reves et Second life.
Mais il a perdu de sa noblesse, il s'est vide de son essence, le geek version 2008, car il est devenu une cible marketing comme une autre, met autre chose que des polos promotionnels "MS Office Developpers Conference, San Jose, 94" ou des t-shirts avec une tete de loup au clair de lune et ne possede pas 5 disques durs externes comme son homonyme. Il est le nouveau branche cible par Apple, comme dans cette pub comparative qu'on voit ici aux US, ou "PC" est un connard ringard et bedonnant a raie sur le cote, aux lunettes graisseuses, engonce dans un pantalon a pinces qui lui monte jusque sous les bras, tandis que "MAC" est un beau gosse a meche , un mignon en jean delave trop cool le mec . Il est la caution high-tech/internet de tout diner mondain qui se respecte. Alors on l’encense, on le coiffe, on l’arrange, on l’habille (le succes du style Geek chic, adapte aux filles, avec les lunettes en fausse corne qui mangent le visage, les chemises avec chaussettes dans des chaussures plates emblematiques, bien representees par la collection Luella S/S 2007,est un indicateur non negligeable du quotient de hype de l'effet "geek" actuel).
Mais le vrai geek, le nerd, le vrai, que devient-il? Il se fait plutot rare et discret, un vrai homme de l’ombre, contrairement a son avatar hype. Comme il y a 15 ans, impermeable a tout courant autre que technologique, on le trouve souvent dans le noir devant Battlestar Galactica, ou dans la piece refrigeree des serveurs de son entreprise. Apres son job d’admin reseau, il rentre a 22h, se lance une pizza micro pendant que le reseau chauffe : dans sa chambre ensevelie sous les cables, les canettes vides et les goodies a l'effigie de TUX, son pingouin prefere, les serveurs “Jessica”( applications sous Debian), “Alexandra” (metadata), “Aloha”(donnees), “Lara” (musique : eurodance 90/transe/Celine Dion/Metal hurlant), et “Clara” (300 G de nanars/ films erotiques et mangas)) se mettent a ronronner, une nouvelle nuit peut commencer. En attendant sa pizza, il se dit qu’il aimerait bien offrir un T-shirt a sa receptionniste preferee, ou il a eu l’idee d’ecrire “Roses are #FF0000. Violets are #0000FF. All my Hex words belong to you.” Mais il est trop timide pour le faire de toute facon. Sa pensee revient alors a son projet principal : il va bosser toute la nuit sur une nouvelle appli Smart Client sur Silverlight, car il pense que le workflow engine qui gere les business process de son entreprise est naze et il veut en creer un nouveau, tout beau et tout en ASP.NET. Et puis, c’est comme ca que Bill, l’homme le plus puissant du monde et leur pere a tous, a commence dans son garage…. alors on sait jamais. Ma description peut etre ironique, mais ce geek-la, le vrai, mal rase, authentique, touchant et assez antisexe, c'est mon prefere : pour reprendre les mots de l'immortel Barry White, his "sweetness is my weakness".
Ce mec plutot voute s'appelle Mike, 24 ans, il a toujours une chemise violette, et programme des OLAP cubes et des applications ERP en C# sous Debian et Red Hat dans son joli cubicle gris. Il perd un peu ses cheveux et sa voix tremble quand il me parle. Inutile de preciser qu'il a VRAIMENT 5 disques durs mais pas de copine. Il a un peu une grosse tete et aussi une grosse BMW 335 de 2008 qqu'il loue a l'annee pour pouvoir changer souvent, trop puissante pour lui puisqu'il se plante assez souvent avec sur la route. Tous les deux on parle peu mais toujours software ou voitures. Je l'aime bien :-)
mardi 12 février 2008
D'habitude je ne suis pas tres impressionnee par la creativite des Fashion Weeks de NYC. A part quelques esprits remuants, la majorite de la mode americaine reste plutot banale, sinon conservative a la Oscar de la Renta . Mais il y a quand meme ce trublion de Marc Jacobs. J'ai deteste sa collection, faite de robes de chambres epaisses et grises sur des cols montes et bien repasses,des jupes ni cintrees ni taille haute ni taille basse ni entre les deux, le meme tissu epais tout plat tout terne juste bon a faire des coussins.Un ensemble not sexual at all, frigide meme, a l'oppose de sa collection ete.Et la presence de Sonic Youth en bande son LIVE n'y a rien change. Quand on lui demande quelle a ete sa source d'inspiration pour cette collection, il repond "I really wasn't very inspired this season. I just live my life." . Ouais, elle est pas terrible, la, ta vie, mec, elle est morose quand meme ta collection, et les coupes sont vraiment limites. Mais Suzy Menkes, la papesse americaine de la critique fashion, et columnist au International Herald Tribune a adore ce retour a la sagesse et au sportwear chic a l'Americaine, donc je suppose que cette collection va faire un carton meme si aucune des coupes presentees n'est susceptible d'etre portable par aucun type de morphologie.
En revanche, j'ai bien aime sa collection Marc By Marc, qui celebre pourtant un peu lourdement les annees 80, avec les couleurs vives, le vinyle, les perfectos, le pied de poule et les bottes montantes pleines de hardware. Rien d'exceptionnellement novateur, mais je suis bon public quand il s'agit de mauvais too much, de couleurs et d'imprimes decales.
Notez ensuite le retour du grunge, ok, c'est pas nouveau, c'etait deja le cas en 2006, chez Jacobs justement. Mais la, je trouve le travail d'Alexander Wang exceptionnel : il a pris du recul par rapport aux rayures a la Cobain et aux chemises de bucheron de Seattle , notez les vestes oversize, la masculinisation sexy du feminin et le minimalisme d'une veste de costume d'homme sur une paire de leggings en laine chinee. Et c'est tout.You've got to pull it out, girl ! Les baggys fluides, les bonnets souples sur des cheveux emmeles et mats accentuent l'effet grunge. J'aime le cote brut, sourd et industriel des couleurs, la fluidite des tissus qui flattent une feminite brutale, androgyne et assumee.
Et puis j'aime bien Alexander Wang, discret, sa pose modeste en baskets crados mais avec une coupe de killer...
Le dernier defile ayant retenu mon attention est celui de Proenza Schouler. Un duo americain pas tellement connu en France, mais tres ici, qui avait d'ailleurs sorti une collection ephemere pour Target (le Carrouf local) que j'avais bien aimee, meme si la qualite des coupes etait pire que H&M et les tissus aussi doux que du crepi.
Ils ont pris le risque cette saison d'effrayer les princesses de Park Avenue et autres Carrie Bradshaw habituees a leurs robes de socialites sages avec du construit-deconstruit, du fluide sur des coupes tres fermes, du pantalon tres large qui tombe a la perfection et aussi un petit cote vintage 70 avec les lavallieres satinees jewel-tones....
jeudi 7 février 2008
Dear 1998 Diary
A friend with weed is better,
A friend with breasts and all the rest,
A friend whos dressed in leather....."
Alors ca fait un bout de temps que je voulais faire ca....Pour marquer le debut de 2008, mon idee etait de rassembler des titres tous sortis en.....98. Il y 10 ans, quoi. Des vintageries pas encore assez vieilles pour l'etre vraiment, les tracks d'une periode indecise et vaseuse, les 80's sont morts et c'est pas encore le futur du passage a l'an 2000, on n'est plus des gamins mais pas encore des adultes. Des titres qui trainaient sur des cassettes sans boites, pleines de ratures, qu'on avait deja effacees 14 fois et qui me saoulaient parce que ma chaine Hifi avait pas l'Auto-Reverse......Qu'est-ce que ca me parait loin, cette epoque-la, celle du Windows 98 qui tournait sur des Pentium II (bon, ca c'etait la note geek...).
On etait en seconde, fallait quand meme penser a etre cool, on commencait a acheter des Malback en paquets de 10 et toujours en Francs, dans ma campagne on ecoutait Skyrock et les retransmissions des soirees du Queen sur NRJ (!) sous la couette, puis on decouvrait serieusement le rock Nirvana Hole Blur NOFX et Nada Surf, y'avait des boums dans des garages recouverts de papier alu ou dans des maisons vides qui duraient jusqu'au matin, de l'alcool et parfois des drogues, les garcons avaient maintenant pas mal de poils au menton et on trouvait ca sexe mais on dormait toujours avec la porte ouverte pour voir la lumiere du couloir et/ou une peluche dans nos draps Mickey.
voici donc 12 titres, tres lycee, tres 98.....
1 Alors pour faire la transition avec 97, et comme Daft Punk a la fin de l'annee avait sorti ce B-Side que je trouve toujours magique et injustement meconnu, voici "Musique" (1997) (version pas entiere desolee)
2 Dans les soirees a Paris, a la radio ca c'est sur (a l'Acropolis ca l'est nettement moins, sur, hein, c'est ou l'Acropolis? ....Nevermind....) y'avait ca :"Rock to the beat" par Reese, present sur la compil de Kevin Saunderson Faces & Phases, du Detroit comme il faut.
3 Deja a l'epoque ils avaient du charme, mais ils nous gonflaient un peu moins :Air "Sexy Boy"(extrait de l'album Moon Safari)
4 Du langoureux qui nous faisait pleurer quand on pensait a nos amoureux : "This love" (de Craig Armstrong sur l'album "The Space Between Us") un titre qui deviendra culte un an plus tard dans la BO de "Cruel intentions", et oui Buffy, Ryan Phillipe, tout ca, c'est vieux aussi....
5 Ah Massive attack "Teardrop" (album Mezzanine)...a l'epoque on decouvrait le trip-hop planant avec Portishead aussi, et on s'en foutait de leurs revendications politiques
6 Alors ca par contre ca y passait, bien meme, a l'Acropolis, avant le 1/4 d'heure americain : Stardust "Music Sounds Better With You", et oui quand meme !
7 Et l'homme au chapeau, le funky Jamiroquai "Deeper Underground" qui avait une silhouette sexy mais pas le cul de Lenny Kravitz
8 Bjork m'intriguait deja avec "All is Full of Love"(album :Homogenic), et je lui vouerai un culte en voyant son clip realise par le genial Chris Cunningham l'annee suivante
9 la House tournait sur toutes les platines a Paris, et Etienne de Crecy sort sa compile hype "Etienne de Crecy presente Super Discount" (track : "prix choc")
10 oh mon Dieu Faithless je pouvais pas ne pas les mettre: "God is a DJ" (album : 8 PM)
11 Placebo, a l'epoque ou Brian se maquillait et c'etait decadent et leur musique etait top: "Pure Morning" (tire de "Without You I Am Nothing, ca vous rappelle pas un film dont j'aurais parle TRES RECEMMENT?)
12 la pop de Madonna avec "Frozen" (tire de "Ray of Light"), periode qui, on est bien d'accord, est nettement moins sulfureuse niveau vestimentaire qu'avant, ou meme que maintenant (qui aurait pu predire qu'elle serait en justaucorps rose 10 ans apres?)
Sinon, je suis degoutee, 98 est la SEULE annee ou Aphex Twin n a rien sorti , que des videos, il faudra attendre 1999 pour windowlicker...finalement 99 c'etait pas mal aussi
mardi 5 février 2008
Dov Charney ne retourne pas son t-shirt
Ce matin dans ma boite aux lettres, je trouve une pub American Apparel pas comme les autres. On connaissait l'engagement de Dov Charney, le fondateur d'AA, sur le terrain ecologique et de la legalisation des immigres (une grande partie des ouvrieres de son usine verticale a LA sont des femmes originaires d'Amerique du Sud, et tout est fabrique sur place). Avec cette pub, il denonce le manque de courage des politiques americains sur le sujet sensible de l'immigration clandestine, quel que soit le penchant politique (Republicains ou Democrates). Son message est ironiquement clair : "c'est l'immigration qui m'importe, le reste du debat politique je m'en fous alors autant choisir le moins pire dans votre parti prefere". Meme si Clinton a "gagne" la Californie fin janvier, il y un petit encart qui justifie pourquoi il lui prefere pourtant Obama qui est ouvertement pro-latinos (leur proportion dans le vote pourrait etre de 14% en Californie).
Avec son slogan tres choc "Legalize LA",Dov Charney fait son coolos, resiste a la delocalisation tout en reunissant dans un message tres clair marketing, politique et capitalisme. Bien joue.
samedi 2 février 2008
Coachella 08' the Lineup
La question n'est pas de savoir si j'aurai cette annee l'occasion d'y aller au pas, c'est juste que Coachella est non seulement le premier festival dans le calendrier de l'annee, mais aussi le plus gros. C'est d'ailleurs plus qu'un festival : pour moi c'est une sorte d'indicateur Bertrand des tendances , en mode, en idees, et bien sur en musique avec les groupes qui ont cree le buzz (justifie ou pas) de l'annee et ceux qui vont faire du foin l'annee suivante. Et a cause de la mondialisation et de l'homogeneisation globale de ces tendances, en musique plus particulierement qu'ailleurs, on peut prevoir a partir de ce lineup quelles seront les tetes d'affiches de tous les grands festivals de l'ete, les Eurockeennes, Pukkelpop, Dour, Benicassim et Glastonbury entre autres.
Donc, ce fameux lineup 2008, le voila :
A premiere vue, etonnemment, pas trop de flamboyant,ca serait presque trop calme quand on voit qu'ils ont meme depoussiere cette antiquite de Roger Waters comme premiere tete d'affiche (serait-ce une preuve de la morosite de l'economie mondiale?). Mais ils redressent quand meme la barre avec Kraftwerk, Portishead et Death Cab for Cutie, carrement non negligeables . A noter aussi qu'une tendance qui fait plutot chaud au coeur se dessine : au risque de paraitre un peu trop chauviniste, la presence de la France dans ce lineup blinde a part ca provoque chez moi un petit pincement de plaisir . Meme si ces groupes ne me rendent pas forcement dingues, on y verra Justice, de la tech avec le label Institubes dont Para One (qui a fait la musique du tres joli film la Naissance des Pieuvres), du fluo avec Yelle, du DJ parigot avec SebastiAn et Kavinski plus quelques autres que je dois oublier, dont notamment ces putains de Plasticines (la quand meme grosse violence, elles ont vraiment le bras long ces petites saletes).
Je trouve que globalement l'electronique est egalement vraiment bien representee, il semblerait que la vague du petit groupe anglais en slim a la Pete Doherty se soit un peu calmee. Je fretille d'avance en voyant Simian Mobile Disco, Dan Deacon, Chromeo, Metric, Hot Chip, Uffie et les New Young Pony Club, mais le rock est quand meme assure par les excellents Cold War Kids et aussi Does it Offend You,Yeah?, par les pop-rockeux nordiques Shout out Louds (y a pas que Ikea qui fait des trucs bien et carre en Suede), et Mum, de l'electronica pop ravissante (leurs albums ont des titres vraiment dingues, "Finally we are no one", "Please smile my noise bleed","Yesterday was dramatic, today is OK", "Go go smear the poison ivy"...).L'australie est aussi presente avec les Architecture in Helsinki (et la il manque Silverchair quand meme dans l'affaire mais bon).Je negligerai les enervants The Raconteurs, the Verve et MIA, la sensation du festival (evidemment....)pour souligner la presence de 3 girls qui me bottent, les Tegan and Sarah et ma petite folkeuse preferee Kate Nash. Les Etats-unis sont plutot du cote coolos avec ces New Yorkais tares de Gogol Bordello, du gipsy punk, et de la soul/funk de Brooklyn avec Sharon Jones and the Dap-Kings.
Il y a aussi tout un tas de groupes un peu sortis de nulle part qui font aussi l'interet du festival,l'ingredient essentiel sans lequel, comme un Best of n'en serait pas un sans les frites dans le carton rouge, Coachella ne serait pas Coachella sans l'enorme quantite de groupes de tous bords qui font de ce festival le plus grand evenement musical mondial.
vendredi 1 février 2008
Paris Deficit Disorder
Aujourd'hui, je suis tombee sur une sensation curieuse. Bon, d'abord, comme d'habitude j'ai recu la newsletter du Batofar avec le flyer de la New Wave Day a venir, rien de special, ok, pas grave, on ira cet ete. Et apres j'ai clique sur les "Concerts a emporter" de la Blogotheque. Et puis quelque chose s'est casse la gueule chez moi, comme un poster mal accroche, ca m'a fait vraiment tout drole de voir bouger le vent devant les murs de la Fleche dOr dans le concert de Architecture in Helsinki, de reconnaitre le cafe Justine de la rue Oberkampf dans celui de Beirut, le cafe a cote du Bataclan chez Of Montreal . Et comme ca il y en 81, des concerts, de Keren Ann a Cold War Kids en passant par Arcade Fire et Andrew Bird.
Realises par le francais Vincent Moon, ces videos ne sont pas juste des concerts : avec son style tres particulier, le grain delicatement sale et grossier de ses images, ses contrastes tres forts , il capture le groupe, la musique, mais aussi la rue comme le ferait une photo prise en arrache, spontanee, sans se recoiffer, que l'on prendrait assis a la table un peu bancale d'un cafe a Bastille. On a l'impression de rentrer dans la cuisine de la vie normale autour, celle qui est maintenant loin, qui continue sans moi puisque j'ai en decide ainsi.
Alors par bouffees, des images et des sensations scintillent en surbrillance devant mes yeux, j'ai envie de l'odeur de la chaleur du metro, du bruit sec des portes qui claquent (ce bruit devient tres particulier quand on habite loin, l'entendre dans l'emission Poney Club 54 sur radiocampuparis provoque a chaque fois chez moi un frisson bref mais electrique). J’ai envie de pouvoir regarder la vapeur de mon souffle se meler a la fumee de la cigarette que je fumerai tete en l'air, sous le ciel gris, dans une rue trop en pente. Mais rien que de savoir que Paris sera toujours la meme quand je deciderai d'y revenir, que si je veux, je peux me les enquiller en une nuit, ces 6000 km, ces images prennent une saveur particuliere, rassurantes. De savoir aussi que les gens que j'aime bien vivent la bas, que pour eux je n'ai pas disparu, j'ai l'impression de pouvoir les regarder bouger en tout petit , de pouvoir les transporter avec moi -et avec eux des moments en screenshots- partout ou je vais, comme s'ils etaient dans ce petit snow globe qu'il faudrait faire attention a ne pas retourner trop vite.