jeudi 23 avril 2009
The Daft Punk Game
Here it is : le (tres vilain) Daft Punk Game, un projet de Gary Rosenzweig
Je pense que ca se veut retro, style "je jouais a ca sur mon Goupil 3", du coup les createurs se sont autorises a faire un truc hideux, une vieille Tour Eiffel dans la brume, un son Midi des familles, un Daft esseule et tout raide qui doit sauter de vilaines plateformes en vilaines plateformes pour recuperer des "samples" (le premier que j'ai trouve etait un truc de Vanessa Carlton, la classe integrale, isn't it?).
Parfois, des personnages plus petits affubles d'une perruque rose (Lily Allen?)te bouchent le passage. Parfois le Daft marche dans le vide, que 2 niveaux et pas l'ombre d une pyramide. Parait qu'y a Justice un peu plus loin dans le jeu mais j'ai pas encore l'occase de verifier, de derriere mes feuilles Excel :-)
Tout ca c'est surtout reduire les Daft a des assembleurs de samples sans genie. Voila l'image que ca donne. M'enfin peut etre que je cherche trop de significations a un jeu qui finira surement sur votre iPhone.
lundi 20 avril 2009
A weekend a la maison
Atlanta = 10 M d'habitants, au moins 20 M de bagnoles assorties des plus mauvais conducteurs du monde, meme les 14 voies des higways ne suffisent plus. Heureusement, les ambulances ou la Police peuvent rouler en sens inverse avec ce putain de son strident stroboscopique, very heart-attack friendly.
Ah, l'Amerique
The Vortex a Little Five Points - some shops
Bon sinon ce week end c'etait Record Store Day aux US (= Fuck -You -Amazon - day) et donc y'avait plein de petits groupes qui jouaient chez Criminal Records, a Little Five Points, dont le plutot pas mal Manchester Orchestra. La PBR gratuite coulant a flot, les petites rues du quartier ordinairement plutot tranquilles etaient bondees.
Au Cafe baba coolos du coin, d'ou on peut observer pepere les chats de gouttiere faire les poubelles et les groupes checker leurs balances par la porte de derriere du Variety Playhouse a cote, une fille pose son sac et sa grande gueule a notre table pleines d'echardes et commence a nous detailler le programme des shows chez Criminal en rappelant toutes les 32 secondes qu'elle connait la cousine de la grand-mere de Untel, batteur du groupe qui joue a 20h30 : je pense qu'on a bien pris l'air du coin parce qu'en en 33 secondes exactement, on avait compris que c'etait une New Yorkaise.
On l'a forcement donc lancee sur Williamsburg, et allumant Camel sur Camel tout en parlant a son Blackberry elle s'est mise en mode blasee "attendez, vous les europeens qui connaissez que dalle moi j 'vous explique l'histoire de Billyburg, au debut y'avait que des artistes et des fashion designers sans le sou et ...."et quand j'ai fait mine de me lever pour me tirer, elle nous a lance un " By the way , Bronx is the new Williamsburg .... just so you know".
Merci l'insideuse.
Ca me fait penser que j'ai jamais parle d'ATLANTA nulle part sur ce blog et pourtant, c est la maison ici.
Le soir, y'avait Ladytron en live (plutot plat), devant une faune de petites emos girls, et The Faint (bonne surprise les petits mignons d'Omaha, Nebraska, qui surfent encore et toujours sur la vague des groupes en The made in 2003) au Variety Playhouse.
Tout ca m'a donne envie d'aller faire un tour a Nashville, Tennessee (aucun rapport, je sais) y voir quelques concerts et ramener de la came vintage cet ete, peut etre meme de la boutique ouverte par Karen Elson (model tres 50's et femme de Jack White accessoirement).
Hier sinon on est allees chez Flip, une "burger boutique" sortie de nulle part, manger des burgers, donc, assortis d'un incroyable milkshake au Nutella surmonte de Marshmallows grilles.
Le lieu, un truc tout blanc avec des decalcos "qu'y a les memes dans le Marais" sur les murs et des ecrans LCD dans des cadres Louis XVI, sentait l'esbrouffe design, mais y'avait surtout des familles et en meme temps vu les prix (comme un Waffle House) et le coin (sur une route defoncee entre 2 carrossiers miteux et derriere un Wal Mart Supercenter), y'a le temps avant que la hype ramene sa robe Alex Wang dans le coin.
Mais je crois que je prefere toujours allez chez Johnny Rockets, les burgers 50's qu'on mange sur des banquettes en skai rouge, avec le petit jukebox perso pour chaque table avec des tubes de The Big Bopper dedans.
lundi 13 avril 2009
Un tag : le bonheur, c'est quoi?
En reponse a un tag d'Angelina, le bonheur, c'est quoi ?
Ahaha voila une question que je ne pose jamais, peut etre parce que le bonheur, si il a pas ete cree par Disney, c'est surement a tout casser un instant t purement subjectif et circonstanciel, jamais un truc moyen ou un continuum partage. J'sais meme pas si le fait de se dire qu'on est heureux ne nous place pas d'emblee en backstage du bonheur, derriere le rideau pas tres propre et le bouledogue qui fait plus passer "c'est fini Madame", et donc sans meme avoir besoin de vivre chez les Shadoks ou d'essayer de voir la-dedans une boule carree, on peut se dire que c'est archi foutu.
Mais, la, de suite, meme si je me dis que ce mot a quelque chose de niais en lui-meme (le premier con qui a associe a ce mot des petites fleurs qui volent....), le bonheur c'est par exemple une canette de Diet Coke avec plein de condensation dessus, un brin de soleil sur les doigts de pieds, le casque et cette chanson in da ears :
ou ces 2 filles habillees pastel, grosses baskets et bijoux en plastique qui dansent sourire jusqu'aux oreilles sur les banquettes en skai rouge du Pulp en 2003, Heineken a la main et cheveux longs trempes de sueur sous le plafond qui pele et dehors il fait grand jour et tout le monde s'en fout :
(on n'a jamais parle de bon gout dans l'histoire)
Et comme disait Edith (Wharton) :
I tag qui voudra. Envoyez moi donc votre bazar si vous le sentez.
Ou dites fuck, parfois c est juste ca, le bonheur :-)
Ahaha voila une question que je ne pose jamais, peut etre parce que le bonheur, si il a pas ete cree par Disney, c'est surement a tout casser un instant t purement subjectif et circonstanciel, jamais un truc moyen ou un continuum partage. J'sais meme pas si le fait de se dire qu'on est heureux ne nous place pas d'emblee en backstage du bonheur, derriere le rideau pas tres propre et le bouledogue qui fait plus passer "c'est fini Madame", et donc sans meme avoir besoin de vivre chez les Shadoks ou d'essayer de voir la-dedans une boule carree, on peut se dire que c'est archi foutu.
Mais, la, de suite, meme si je me dis que ce mot a quelque chose de niais en lui-meme (le premier con qui a associe a ce mot des petites fleurs qui volent....), le bonheur c'est par exemple une canette de Diet Coke avec plein de condensation dessus, un brin de soleil sur les doigts de pieds, le casque et cette chanson in da ears :
ou ces 2 filles habillees pastel, grosses baskets et bijoux en plastique qui dansent sourire jusqu'aux oreilles sur les banquettes en skai rouge du Pulp en 2003, Heineken a la main et cheveux longs trempes de sueur sous le plafond qui pele et dehors il fait grand jour et tout le monde s'en fout :
(on n'a jamais parle de bon gout dans l'histoire)
Et comme disait Edith (Wharton) :
"If only we'd stop trying to be happy we'd have a pretty good time"
I tag qui voudra. Envoyez moi donc votre bazar si vous le sentez.
Ou dites fuck, parfois c est juste ca, le bonheur :-)
lundi 6 avril 2009
Boston
Quand je vais quelque part, j ai pour principe de ne m'attendre a rien. Histoire de faire mon Candide (sans la poudre dans les cheveux, cependant) et de me prendre la nouveaute en pleine face. Mais la, quand l'avion s'est pose a Boston, je ne pensais pas atterrir a Londres.
Un petit Londres, certes, mais tout aussi humide, sinueux, en briques et plein de buveurs de the. Rien que de voir des batisses construites avant 1945, c'etait depaysant, venant d'Atlanta.Des pubs a boiseries patinees, partout, avec les memes tetes de jeunes premiers de la classe en cravate rose pale qu'on voit dans les Pret-A-Manger de la City, et pour appuyer l'image,apres 22h, des types rouquins, en train de chanter les Beatles dans un bar a bieres, pinte a la main.
Par contre, la ville ne sent pas la rebellion. Autant a SF on sent toujours dans l air un peu d'encens, un truc boheme plus ou moins authentique, on voit meme quelques types un peu decales ou des vieilles hippies imiter Janis Joplin a l'intersection entre Haight et Ashbury , autant ici tout le monde est bien sage et couche a minuit le samedi soir.
Les bars ferment en effet sans prevenir, a l'heure ou a Paris on commence seulement a emettre l'idee de decoller son cul du canape. Les gens vivents l'apres-midi, a l'image de ces octogenaires enchassees dans leur tailleur Chanel, completement figees comme des Hippocampes tout raides dans un bloc de resine, crochetant leur doigts noueux autour de tasses de the en porcelaine fine, que j'ai apercues par une fenetre du Four Seasons qui donnait sur la rue.
Samedi, il faisait beau, mais avec une sensation de sursis: a droite ou a gauche, il y avait toujours un coin de ciel completement gris et bouche pour rappeler que fallait quand meme pas trop rever et se preparer plutot a boire une Samuel Adams avant que des hectolitres ne s'abattent rageusement sur la ville. Une bonne raison d'aller se percher sur un des tabourets des bars a huitres du Faneuil Hall, des halles a l'ancienne pleines de stands de fruits de mer, ou on peut manger de la clam chowder dans des bols creuses dans des miches de pain, des sandwiches a la langouste (a droite), ou des grosses crevettes vapeur a la biere (a gauche)
Sur le port un peu plus loin, on peut prendre un ferry pour aller de l'aute cote de l'anse, ce qui avec le vent a decorner les boeufs qu'il y avait, m'a paru moins allechant qu'un tour dans Beacon Hill, le quartien rupin/historique de la ville. Rupin, mais legerement decati, pas comme a Greenwich Village ou sur les collines de SF, ou on sent que les 20 m2 font bien leur $5000. Ici c'est juste vieux, tranquille, et raffine comme un napperon brode main un peu tache par l'age.
En redescendant sur le grand parc central apres la statue du General Hooker (I did not make that up, il y a meme un panneau pour visiter plus pres qui dit "Hooker Entrance") on tombe sur les Duck boats, ces especes d'engins hazardeux amphibies mi-camion barde de bouees de sauvetage, mi-chalutier equipe de pneus .Il faut un permis special pour conduire ces trucs. En revanche, le permis d'avoir l'air con juche la-dessus est aux alentours de $30.
Et la, BAM, la brume tombe comme un couvercle. Temperature drops. Direction Newbury street, the shopping street ou plus on monte dans les numeros, moins les magasins sont chics (la rue commence par Chanel et se termine par Forever 21 pour situer). Heureusement, il y a cette chaine de boutiques de the pour se rechauffer la tete avec d'excellents the indiens ultra epices et des trucs un peu farfelus histoire d'epater le chaland.
Il est bientot l'heure de decoller en metro (poinconne ta Charlie Card et en avant les 2 wagons qui grincent !!) pour North End, le quartier italien ou j'ai pu manger des spagettis carbonara dignes de ce nom. Bien que ce detail soit absolument sans interet, je tiens a signaler qu'il y avait des vrais LARDONS la-dedans, pas du bacon a la con et que autrement dit, it made my day.
Mais j'avais oublie la Bootie !!! La Bootie Boston se tient comme ses parentes le vendredi soir, dans un bar avec la petite cave dessous, NYC style. En revanche, le DJ avait l air d etre la un peu par hasard, plus pour mettre une ambiance que pour lancer une vraie soiree. Difficile en effet de faire danser des gens sur de la musique a 24dB. Le cote positif de la chose est que je n'ai pas eu besoin d'elever la voix pour parler a un mec, ecrivain de son etat, qui a essaye a tout prix de me faire tomber dans un piege a grognasses qui semblait rode au poil et suivait le processus que voici :
- m'embrouiller des trucs romantiques en claquant habilement quelques phrases de The Postal Service
- me bourrer la gueule en me payant des shots de Soco Lime.
Ce malheureux individu ne savait pas que si j'aime bien les ecrivains qui me citent du the Postal Service a tout va, je n'etais pas venue a Boston pour y boire du Soco Lime - sachant que le Soco c'est un peu le Ricard du Sud ou j'habite. Par ailleurs, il etait loin de soupconner ma resistance a l'alcool, fignolee pendant ces (trop) longues annees d'ecole d'ingenieur. Mais rien de plus marrant que de le voir naviguer en eaux troubles.
Lorsque le premier sujet de conversation fut epuise et que l'absence de beat moteur m'a laisse entrevoir que ce mec avait autant de conversation que ces anemones tubulaires qui vivent dans le noir a 20 km sous la surface des oceans, j'ai decide de lever l'ancre, le trainant malgre moi derriere moi grace a ce fabuleux instrument, dont, en ces temps de repression intense des libertes personnelles, on ne saurait pour autant minimiser l'impact social : la clope. De toute facon, a part quelques ecrans plats sur lesquels on pouvait lire "Bootie", ni les gens (plutot des protopouffes en talons aiguilles et petit sac Guess, emballees dans des carres Hermes - qui a decide un jour qu'un foulard pouvait faire un haut decent? - que des hipsters en Urban Outfitters) ni la musique (pas vraiment de remix nouveaux) ne laissaient supposer que c'etait bien une Bootie. Faut avouer aussi que ce n'etait pas le DJ habituel ce soir-la, celui -ci assurant une soiree a NYC pendant que les residents de la Bootie NYC etaient en tournee en Autralie. Les chaises musicales le truc.
Samedi soir une connaissance a fait que j'ai atterri a Brookline (et oui, avec le "i"), bastion juif s il en est (= a 23 h un samedi soir impossible de trouver une seule goutte d'alcool ou meme un bar a moins de 10 miles a la ronde, bien joue les gars !)
Dimanche, le jour a completement oublie de se lever (cf la vue, la meme qu'en haut...). Ca c'est jamais leve en fait, on en a profite pour aller trainer dans une librarie pretentieuse a Harvard . Dans le coin, toutes les filles avaient l'accoutrement WASP etudiante classique, a savoir veste en polaire The North Face + New Balance + sac Pliage de Longchamp (va savoir?). A l'heure qu'il est, ces choix sartoriaux restent un mystere insoluble.
Plus bas sur la ligne, un truc de fripes au kilo a Cambridge,The Garment District, coince entre le M.I.T et des bureaux de Microsoft (miam).
La bas, des gens en bas de chausses pateaugeaient dans une mer de fringues. De derriere un rideau, une benne deversait des metres cubes de fripes, et chacun y allait methodiquement de ses decouvertes a $0.90 la pound, peche-aux-moules style, ou l'art de reperer un tresor en le tirant tres fort par la manche. Une photo s'imposait:
mercredi 1 avril 2009
No Lifeguard On Duty (Anymore)
La premier fois que je suis tombee sur ce clip, c’etait sur un blog de modasse plutot trash et furieusement a la mode, coince entre une customization de body en dentelle dans un esprit Like a Virgin, et une photo d’une fille moulee dans le dernier jean RVCAx Erin Wasson, sur lequel on peut lire “legalize” en travers de la raie. De la came de dimanche soir un peu ombrageux, quoi.
A cet endroit-la rien ne laissait presumer que ce clip de Fever Ray, serait un joyau brut a la fois visuel et musical, envoutant comme un mantra indien, sans les relents d’altermondialisme a la Urban Outfitters et de folklore fluo qui predominent dans la scene electro-rock actuelle.
J ai clique un peu mollement sur la premiere image…et ai brutalement ete happee par la singularite de Karin Elisabeth Dreijer Andersson (moitié du groupe The Knife), qui distille ses harmonies noires au dessus d’une piscine laissee a l’abandon, couverte de peintures sales et vetue de lambeaux pastels, etrange Dancer in the Dark en Converse eteintes parmi les feuilles mortes d’un apres-midi bleu marine.
Tandis que les synthes dark wave deroulent leurs nappes sourdes, j’ai vu defiler des images de Ciao Manhattan , celles du campement d’ Edie Segwdwick lors de sa descente dans les affres de la drogue, cette piscine vide couleur polaroid d’une demeure californienne au luxe decati qui lui sert de refuge; j ai revu aussi ces photos de Kep, cette station balneaire en vogue dans les annees 60 au Cambodge, ravagee par les Khmers rouges, avec ses piscines en marbre vides, ces alcoves luxueusement lugubres devorees par le salpetre et les mauvaises herbes, qui flottent aujourd hui dans le brouillard fantomatique d’un age d’or decime.
Une villa oubliee a Kep
Une piscine vide et des ornements rouilles, l’allegorie du monde en 2009 ?
Mon cerveau a aussi fait affluer des images de clips de Chris Cunningham, (All is full of Love de Bjork, mais aussi le Frozen de Madonna et Come to Daddy d’Aphex Twin), noyees dans leur effrayant univers millimetre, a la fois desabuse, visionnaire et fondamentalement rationnel.
Madonna - Frozen
Aphex Twin - Come To Daddy
J’ai ecoute les sons metalliques - empiles comme les constructions de Gareth Pugh sur les runways parisiens-, traverse sur un tapis de plumes decolorees le desert gris poudre d’un nouveau psychedelisme dematerialise, amer et denude.
Dans la musique de Fever Ray, j’ai revu les collections de Rick Owens, les grandes peaux coupees au laser, l’esthetique violente et raffinee de son barbare des temps modernes, sorte de Mad Max esoterique capable de raser la planete en un geste de la main, comme d’effleurer la corde sensible d’un trip hop glacial a la trajectoire intersiderale, a des milliers de km au dessus du nid des coucous hispters.
Karin Elisabeth Andersson est tout ca a la fois, la caveman gothique de Rick Owens, la lumiere noire bleue de Cunningham, le pied de nez d’une Bjork habillee en cygne et couverte de peintures mysterieuses, assise sur une branche calcinee par un soleil nocturne, la silhouette decharnee d’un monde desole profondement ancre dans la poussiere, mais les yeux rives vers le ciel.
pics:shanghaiist.com,via Flickr,livejournal.com,thatvideogameblog.com, r-g-m.net, dhub.org, artnet.com, tinypic.com
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