mercredi 27 août 2008

Infuences


" In the heart of the night/ she smiles like Mardi Gras/Spinning in a Dizzy Haze" - She's a Carnival ( Siouxsie Sioux)

C'est un peu enfoncer une porte ouverte que de dire que la musique faconne ce que tu es et qui tu deviendras, puisqu'elle influence ta facon de t'habiller, d'apprehender tes relations avec les autres et tes preferences,ce que tu n'es pas et aussi comment tu reponds a l'art, aux films et meme aux pubs. Musique et mode ont toujours ete les seins de la culture qui nourissent l'ado, et meme l'adulte non repenti; et sans reflechir on pense directement a Hedi Slimane, qui pieds et poings lies a la team Doherty, a contribue a faconner l'avenement du renouveau rock anglais, tant dans les charts qu'a la sortie des lycees parisiens avec ses coupes slims, ses accessoires de dandy et son allure maladive.
Chaque saison de pret-a-porter voit renaitre une , ou meme plusieurs tendances associees a des courants musicaux. Il y a periodiquement le folk hirsute de Devendra Banhardt chez Dries Van Noten, le GRUNGE de Kurt et Courtney avec Jacobs au debut des 00's et cet hiver chez Alexander Wang, Isabel Marant, et meme Dolce & Gabanna (?! soit un peu tout le monde cette annee en fait),


Alexander Wang Fall 08

le punk des Sex Pistols chez Westwood,

L'ami Johnny

Vivienne Westwood en 1977

Vivienne Westwood dans une de ses creations - La crinoline, j'adore

le goth de Sisters of Mercy ou c'est tous les jours Halloween chez Balenciaga, Balmain et Givenchy en 2008, Comme des Garcons ou Margiela avant et meme


les Chaines Givenchy - L'obsession de toute modasse - Fall 2008


le Disco Glam de Bowie periode Aladdin Sane avec l'inevitable Versace ou meme Dior.



Dior Homme

Meme si en 2008 on a trop d'influences et que tout va trop vite pour signifier reellement quelque chose - ca fait longtemps que porter un t-shirt Ramones ne veut plus dire qu'on est fan du groupe, ni meme qu'on les connait (oui je suis mauvaise), mais juste qu'on adhere a une vague superficielle et epehemere, entierement marketing et decidee par un quelconque bureau de style - pour quelques personnes il reste toujours ces icones, a qui on voudrait ressembler, en vain. Si la maniere de consommer ecouter la musique a change, cette fascination stylistique pour les groupes qui ont forge notre culture est restee la meme.

L'art de s'habiller comme ton guitar hero ne date pas d'hier. Je ne pense pas a ces bonnes femmes echevelees, en mini jupe qui eructaient des platitudes il y a 45 ans comme Ronnie Spector et ses Ronettes. Mais plutot a Irene Castle ou Josephine Baker, qui ont libere la femme dans les annees de la premiere guerre mondiale avec leurs cheveux courts et leur frivolite assumee. Des decennies plus tard, la facon qu'ont ces icones de se fabriquer une identite visuelle forte et sauvage sous laquelle point sourdement cette invitation non deguisee a la transgression de toutes les regles continue de me fasciner : se raser la tete comme Sinead, se pointer au Oscars habillee en cygne geant comme Bjork, ou porter bourree un eye liner 60's ombrageux et outrancier assorti d'une improbable meduse capillaire comme Amy Winehouse reste un fantasme de tous les jours.


Si j'avais eu dans les 20 ans en 1975, on m'aurait surement vue faire la queue pour un concert de Blondie sur la 4eme, pas loin de l'appart moisi que je louerais $110 dans East Village. Et je n'aurais pas seulement voulu voir Debbie Harry mais lui ressembler, etre elle. J'aurais voulu ses cheveux platine, son heavy make-up, et sa maniere de danser comme un zombie sensuel. Dans les jours de deprime, j'aurais cherche les grandes chemises mysterieuses de Patti Smith,son allure de corbeau et son chic masculin. Et j'aurais traine au CBGB histoire de voir la nouvelle veste a clous de Joan Jett. Pour leur ressembler, j'aurais donne dans la teinture Manic Panic, le mascara en cake et ecume tous les thrift stores, de St Marks Place a l'avenue C, parce que Debbie avait dit un jour qu'elle avait trouve ses costumes de scene dans une boutique a clodos sur Bowery. Des fringues pourries j'en aurais trouve plein, des trucs uses avec du charme aussi.

Et pourtant, je n'aurais jamais eu l'allure d'une Lydia Lunch, d'une Siouxsie Sioux ou de Stevie Nicks.

Au siecle dernier, donc, realiser son fantasme etait une tache ardue. Point de marketing de masse, de H&M, d'internet ou l'on peut aujourd'hui commander les dernieres creations d'Erin Wasson en direct de NY, ou les jupons en dentelle kitsch des japonaises 18eme siecle d'Harajuku. Il fallait ecumer, racler les fonds de bacs a fripes, se debrouiller pour trouver les clous qu'on alignait soit meme dans le dos d'une veste en cuir , autour d'un ours radioactif ou des trucs dans le genre, a Nancy ou a Camden. Il fallait aller a Goa avec les autres chevelus pour ramener les amulettes creuses, parfaite pour le LSD, et les tuniques perlees qu'on n'allait plus jamais laver a San Fransisco . Il fallait se le teindre soi-meme, ce sweat qui allait nous tranformer en smiley geant dans les raves avec Caroline. Et je n'aurais pas non plus ete la seule, dans les 90's, a porter une veste en jean sur une robe a fleurs sur un jean troue sur des converse, pour essayer de capter ce chic de sac a merde propre a Courtney Love.
En 2008, on va sur Topshop commander sans vergogne les rescucees du style de Kate Moss, lui -meme inspire par les plus fabuleux mythes rock & roll que la terre ait connus. C'est facile, rapide, pratique, on trouve la meme chose partout. On a perdu l'excitation de la decouverte ultime, cette putain de veste a Pyramide doree unique ayant appartenu a Jimi Hendrix chez Love Saves the Day ou ces bas en dentelles brodees aux initiales d'une cocotte de cabaret a l'Armee du Salut.
Aujourd'hui je m'isole, je trie l'evident, le truc a la reference criante, j'essaie les circuits detournes (le Goodwill d'un trou en Arizona plutot que la friperie pignon sur rue a Manhattan), les vendeurs ebay sans magasin, les petites vieilles decaties des Garage Sales de banlieues pavillonnaires.

Mais je serai toujours plus JelizaRose que Madonna.


Qu'importe, ca ne m'empechera pas de sortir en tailleur masculin etrique a epaulettes comme Annie Lennox, un turban vintage en satin a plume elimee soigneusement visse sur la tete.

pics: photobucket, style.com,reneeashleybaker.files.wordpress.com, www.redemptiononline.com, blendnewyork.files.wordpress.com, phostingprod.com/@wearethemarket.com, dailymail.co.uk,www.vam.ac.uk,imageshack.us,www.shelleylambert.com

jeudi 14 août 2008

At 10 000 Feet Over The Sea


pic: mindoh via wordpress

Cheese Wine Champagne and shit, ce soir je pars pour Paris avec Air Rance (apres 8h de vol on en reparle, de l'air :-)).


Pic via Photobucket


pics: peppermintkisskiss et everythingyourspace

Meme si tous les passagers vont encore etre habilles comme pour aller a un match de baseball, flip-flops et total non-look Abercrombie, j'apprecie d'avance la nettete des hotesses et le sourire des stewards, tout en affabilite soignee aux UV.

Je regrette bien de ne pas etre nee dans les annees 60, l'epoque glorieuse ou voyager en avion etait encore une activite chic, qu'on pratiquait maquillee et coiffee, en tailleur ceinture, collants fins, foulard et vanity Samsonite collection "Silhouette" a la main.

pic: ebay
Il y a bien la collection 24 de Yves Saint Laurent, concue pour les clientes en First, des formes loose dans des tissus luxueusement infroissables, mais la encore la maison a privilegie le confort au detriment de coupes raffinees. Et puis maintenant que meme le premier baguage est taxe, comment faire chic, light et efficace? La solution serait-elle celle d'une chaine d'hotel renommee, qui, depuis l'annonce de la taxation , propose a ses clientes une garde-robe complete signe Acne Jeans a leur arrivee a l'hotel, pour leur eviter de transporter la moindre valise (mais la, tout s'effondre direct puisqu'on se demande alors : "et au retour, tu la payes de toute facon, la valise de fringues offertes ?" mais ce sont des considerations bassement materielles , elle est ou la magie du voyage la, bon, bref).

Si en 2008, un voyage en avion n'a plus rien de chic/magique, je ne pouvais pas en parler et negliger la plus sexy/fatale hotesse de tous les temps : Jackie Brown

Pam Grier aka Jackie Brown (Tarantino)
pic: allocine.fr

Et avant de partir, une mini travel playlist, clin d'oeil a un montrealais adepte des thematic flight playlists :

C est le genre de truc que j aimerai bien mettre avant de decoller, au lieu de l'ignoble soupe pop habituelle qui tourne en boucle pendant les 10 plombes necessaires afin que tous les coffres soient fermes, que les vieux soient bien installes avec leur couverture/3 paires de chaussettes (oui j ai quelque chose contre les vieux, surtout en avion, parfois j ai envie qu'on les compacte et qu'on les envoie dans l'espace), et avant que les hotesses ne fassent leur macarena de demonstration un peu raide.

.....Comme une longue nuit a -56 C au dessus de l'Atlantique devant un thriller un peu pourrave:

David Aussi - Air France

.....Le track qui donne envie d'aller a Acapulco attraper le Pacific Princess en fourreau Versace. Il y a des palmiers, des noeuds pap, des Gin Tonic et des manieres surnannees la-dedans:

Air France - No Excuses

.....A cote de moi y'a un crooner qui vient de Las Vegas, on cause cigares et il ecrase mon sac avec ses santiags

Avion Travel - Cosa Sai Di Me

.....Un sac, un ipod , du coca light et c'est tout

The Do - Travel Light

.....A cette heure-la meme les 2 pilotes ont la tete lourde, on espere que ca va devant et j 'ai envie de leur demander "c est quand qu'on arrive?"

Someone Still Loves You Boris Yeltsin - Travel Song

......C est toujours rigolo d'ecouter du garage punk devant un documentaire animalier

The Headcoatees- Have Love Will Travel

.....Dans la descente j'ai souvent une tete a jouer dans Silent Hill, et le regard embrume. Avec ce son noisy et surtout un nom pareil, ca donne envie d'incliner un peu plus pour acceler le touchdown.

Gravity Propulsion System – The Travel Agent



Merci aux Fluokids/Fileden/builtonweakspot/frequenzeindipendenti /%7Efinestkiss4/hypemfiles.blog-city.com pour les tracks


lundi 11 août 2008

New Drama, Same Zip Code


"[..] I had never been one of them...They hurt me so much I could never become one of them...when I see their faces I feel the hurt all over again...and...I am glad they are here, dying in the sun, uprooted,...the same faces from my home town, fulfilling the emptiness of their lives under a blazing sun "

John Fante upon his arrival in Los Angeles, in Ask the Dust



Ou comment Beverly Hills, cette bonne vieille serie des familles, renait en 2008 sous le nom "90210". Meme code postal, meme decor , meme story (les collines, les villas a colonnes, les brushings muffins et les "Fleetwood mac situations" comme dirait Murray de Flight Of the Conchords a propos des triangles amoureux de la jeunesse doree).
Comme il y a presque 20 ans, une famille du Midwest, les Wilson, arrive du Kansas (la loooze supreme) pour surveiller la grand-mere, une ancienne star de cinema quelque peu fanee (Jessica Walter, de "Arrested Development"), qui part en vrille entre 2 liftings, et se retrouve dans les celebres collines ecrasees de soleil , entre les highways surbondees et le bronzage a vie comme un chien dans un jeu de quilles.
Quand les 2 teenagers de la famille se presentent pour le premier jour de cours a la West Beverly Hills High School, ils ne savent pas encore quel nouveau monde s'offre a eux.....

Si la releve a ete assuree par de nouveaux acteurs , quelques dinosaures sont encore presents pour assurer l'authenticite de la serie ": il y a Jenny Garth " Kelly", ultra sexy dans son poste de "school guidance counselor", Shannen Doherty "Brenda" qui a finit par decuver et sortir de taule revenir et l inenarrable Tori Spelling "Donna", l'intellectuelle la grosse fille a papa du lot, sourire Colgate et chihuahua au bras, responsable d'une boutique de vetements (heureusement, Aaron n'est plus la pour voir ca).

Du sexe, du pognon, de la petite pupute completement pourrie gatee moulee dans du satin, du beau gosse machiavelique, le quota "Benetton attitude" politiquement correct (un black), de l'improbable (cf le professeur de litterature ??!!), que demander de plus pour faire son couch potato cet automne?

Le nouveau cast

et le preview:





pics: babble.com, culturegod.com

mercredi 6 août 2008

Holy Shit !!!! It Scared The Crap Out Of Me


Hier soir je m'appretais a faire des choses foncierement classiques mais neanmoins agreables quand j ai failli avoir un arret cardiaque a la vue d un ENORME cockroach des champs, une grand-mere, un truc limite gros comme une souris qui se tracait en direction de la cuisiniere, a fond, toutes antennes dressees.
J'avais jamais vu un truc pareil DANS UNE MAISON, normalement ca vit dans les arbres ces machins autant dire que j'ai bien les boules d'avoir laisse la porte ouverte toute la soiree. Limite ils en auraient voulu a Pet's Mart. S'en est suivi un instant d 'effroi paralytique avant d'avoir le reflexe bombe a insectes/balai (j allais pas ecraser cette horreur, rien que l'idee du bruit....) MAIS il s est barre SOUS un des meubles de la cuisine , ce batard, donc je dois dire que j ai passe une bonne partie de la soiree a le traquer, le cheveu defait, le regard hagard et anxieux comme celui d'une heroine de David Lynch, et a calfeutrer la porte de ma chambre avec des sacs en plastiques (merci Wal Mart) dans un elan de parano.

Inutile de preciser que je ne l'ai jamais revu.

Putain d'etat du Sud.
Ce soir je bouge la cuisiniere pour verifier, on peut parler de mission , limite j ai envie d'appeler Rob Zombie qu'il en fasse un truc, de cette histoire. Avec Naomi Watts a ma place, par contre.

mardi 5 août 2008

Fashion and Superheroes


pic: www.metmuseum.org

Avant de repartir a Atlanta , j'ai fait un detour par le MET (Metropolitan Museum) ou est ouverte une expo intitulee Fashion and Superheros.
C est une petite expo, rapide et aeree, ce qui ne l'empeche d'etre ultra-concentree et bien pensee. Organisee autour de la representation du corps chez les differents superheros bien connus (de Batwan a Wonderwoman), on y observe la fascination des designers etrangers pour ce phenomene ultra-americain, le superheros. Souvenez vous, se sont les couleurs du drapeau a etoiles qui drapaient les formes de Wonderwoman ou les muscles de Captain America....

Il y a the Graphic, the Patriotic, the Viril, the Paradoxical, the Armored, the Aerodynamic, the Mutant ou the Postmodern bodies, toutes les facettes du superheros explorees avec l'oeil des createurs les plus body-conscious de ce siecle et du precedent, menes par le bataillon des Anglais. Evidemment.




Gareth Pugh S/S 2007
pic: flickr

Et ca va du style "Nasa" de Rei Kawakubo pour Comme des Garcons a la nouvelle avant-garde rock et dark de Bernard Wilhelm, Gareth Pugh et Rick Owens, en passant par les silhouettes ultra-sexualisees de Thierry Mugler (epaulettes-armoires a glace et taille sablier) des annees 80, l'exuberance du pirate fou Galliano, l'humour de Jean-Paul Gaultier ou les representations futuristiquement chiquissimes de Giorgio Armani, Alexander Mc Queen et Dolce & Gabbana.


De gauche a droite Thierry Mugler, F/W1996–1997; Dolce & Gabbana, S/S 2007; Thierry Mugler, S/S 1992

pic: nymag.com


Rick Owens Fall 08

pic:blogger.com

Il y ceux qui sexualisent la femme de maniere exageree, qui creent des costumes de pouvoir et d'oppression aussi . Des costumes fous de conformisme, sous les paillettes et la subversion profilee.
Il y aurait pu y avoir aussi Paco Rabanne le ferrailleur et grand absent de l'expo (en meme temps a force de predire des conneries ca devait arriver).
Mais il y aussi ceux, Riccardo Tisci chez Givenchy, Nicolas Ghesquiere chez Balenciaga et Stefano Pilati chez YSL qui reinventent la femme superheros dans la vie de tous les jours, ceux qui s'inspirent de ces styles heroiques pour sublimer les faiblesses et la force de n'importe quelle femme.
A l'expo, il y avait les fameux leggings Balenciaga de l'ete 2007, une armature arachneenne cousue minutieusement de petites plaques de cuivre incurvees, un vetement jamais vendu a la fois extremement dur , portable et sensuel. Toute la force de Guesquiere.

Defile Balenciaga S/S 07

pic: ttp://iwantigot.geekigirl.com

La campagne S/S 2007, shootee par David Sims m'avait marquee : futuriste sans etre metallique ni boxy, la femme Balenciaga etait immobile, a l'affut dans une nature violente et hostile. Animale et seule au monde, elle attendait la confrontation avec demain.





pics: TFS