lundi 18 février 2008

L'Affaire JUNO


Alors evidemment, j'etais partie pour ne pas aller voir ce film. Je sais, je suis extremement previsible. Trop de battage mediatique MTVesque infernal, trop de trailer a la tele, trop le film gniangnian teenage du midwest trop cool trop cruche.Et aussi cette facheuse grande tendance du cinema americain a faire passer n'importe quelle production independante pour un chef-d'oeuvre, selon l'unique critere que justement, c'est independant. A ce niveau-la c'est de la charite, le regard compatissant que lance Hollywood du haut de sa colline sur ces pauvres realisateurs indie.
Et puis, en le regardant de pres (mais en faisant mine de ne pas y toucher comme une sale hypocrite), ce fameux trailer, j'y vois Dwight Schrute de The Office, dont je suis notablement fan, dans un personnage autre que celui du geek fan de jeu de role, ce qui est egalement non negligeable. Et puis Elixie m'en a dit du bien et elle est meme allee le voir au moins 3 fois .Et puis on y voit aussi Ellen page, une gamine bizarre a la voix grave, qui m'avait subjuguee et meme scotchee jusqu'a la fascination dans Hard Candy, avec son jeu psychologique de tare, a seulement 14 ans.



Donc finalement hier soir, ni une ni deux, ok je retourne ma veste (mais la doublure est jolie, et je ne suis pas la seule a le faire en ce bas monde a ce qu'il semblerait), hop, c'est parti, let's go Juno.

Pour ceux qui ne l'ont pas vu, le pitch, en deux mots: une gamine, en derniere annee de High school, tombe enceinte, et decide de garder l'enfant, qu'elle va donner a sa naissance a un couple aise, mais infertile. Banlieue pavillonnaire qui pourrait etre n'importe ou, casiers en alu a l'ecole, famille recomposee et van Toyota, meilleure copine, soirees au telephone et malls le week end, l'atmosphere smells like teen spirit.
Mais Juno (Ellen Page) a une culture etonnante pour son age : elle venere Dario Argento, les Cramps, Sonic Youth et the Carpenters. Elle est un peu la weirdo a l'ecole, toujours a contre-courant dans les couloirs. Elle a aussi un humour devastateur, et balance sans rigoler des phrases comme "You know I am a legend : they call me the cautionary whale"(on peut voir certaines de ses reparties sur le myspace du film). Chaque personnage,de la copine gerontophile a la belle mere qui fait du scrapbooking entre ses bibelots made in china mais defonce la technicienne obstetrique a l'hopital avec des reparties cinglantes, en passant par le petit copain geek et imberbe , tout le monde possede un twist cynique qui detone. Et le film, qui pourrait etre un portrait a noeud noeud de la jeunesse americaine, est plutot substantiellement du genre anticonformiste : la gamine est enceinte, ce qui veut dire qu'elle a couche AVANT le mariage, et oui, ca devrait etre MAL, TRES MAL, Mr le President W n'est pas du tout d'accord, il fait paraitre des pubs anti-grossesse adolescente dans les magazines feminins avec des berceaux vides sur fond noir, ET POURTANT, tout le monde trouve ca normal. Ca deja j'aime bien. Et puis le tout est servi par une BO sympathique (Belle and Sebastian, The Kinks, Superstar de Sonic Youth, Kimya Dawson, The Moldy Peaches..)et des dialogues bien trop fins pour l'age des personnages. Mais ils sont de Diablo Cody, cette journaliste carrement power girl qui decida de vivre pendant un an la vie d'une stripteaseuse dans une boite de Minneapolis. Elle en a d'ailleurs tire un blog, The Pussy Ranch, et un livre, Candy Girl: A Year in The Life of an Unlikely Stripper. Bref, que du puritain comme W aime bien ! En plus, je l'aime bien cette fille, et elle est fan de Steve Buscemi. Comment ca je m'egare ? Je m'excuse et remercie les 2 lecteurs qui ont resistes a l'appel de la croix en haut a droite (ou a gauche pour les Mac users comme Yours Truly) et sont parvenus a ce point du post, comme d'habitude beaucoup trop long.

Pour ceux qui ont deja vu le film, je voudrai revenir sur un element des plus cools, kitsch, mais trop mignon: le Hamburger Phone qu'utilise Juno. cet objet ridiculement adorable est en passe de devenir une nouvelle icone de la pop culture:


depuis la sortie du film, le telephone en plastique s'arrache sur ebay et on peut meme le trouver ici.
Il est emblematique du film et de Juno elle meme, drole, mignonne et completement imprevisible..... decidement, ce film est, comme dirait Juno , "the cheese on my macaroni".

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai adoré ce film!!! Et surtout mon Elaine Page qu'est si jolie sexy! Petit echo de la France, pas mal de monde est choqué par le maque de gravité du film alors qu'elle est enceinte à 16 ans...(Zzzzzzzzz) Ils sont plus catho que je pensais ces Français!!!

JelizaRose a dit…

Mais ALLO !!!! C'est quoi ces vieux reacs ? j'ai l'impression qu'en France si un film n'est pas un gros trucs tout sombre pseudo-philosophique ou des abrutis deblaterent des evidences sur un ton inspire, ca n'est pas "un film profond". Moi je dis, droit a la fable legere, a la representation de l'adolescence de maniere fine mais pas ostentatoire!

Anonyme a dit…

Moi aussi j'etais parti pour ne pas le voir, a moitie pour des raisons similaires aux tiennes (si tu crois que l'avez eu difficile en termes de tapage mediatique, imagine le bordel au Canada...) et a moitie parce que je n'aime pas trop les gens qui s'auto-segreguent dans des sous-cultures isolees, ce qui fait que je n'aime pas trop les adolescents en general. Meme en tant qu'ado au lycee, je reconnaissais que les ados sont essentiellement des cretins inutiles. Dieu merci la plupart d'entre nous grandissons en adultes, mais bon sang la quantite de connerie qui s'exprime pendant ces annees "complexes" me casse les couilles. If I met my teenage douchebag self as an adult, i would certainly have to kick my own ass.

Et puis hier la on a vu le film, en partie motive par ton article je dois dire, et j'ai ete bien positivement surpris. Elle joue pas la victime, elle se rebelle pas contre ses parents qui ne comprennent pas ses problemes, rien de ce que je m'attendais. Emo killer la Juno. Et puis j'apprecie une belle histoire d'amour qui frappe pres de la maison, comme on dit...

Ah moi j'ai ete accroche par Michael Cera (George Michael) plus que Dwight Schrute, mais bon un dork en vaut un autre hein

JelizaRose a dit…

Hey Papa Bear merci pour ton feedback, ca rock la kasbah ! Ca m'etonne pas que tu aies ticke sur Mickael Cera :-) c'est vrai qu'il a quelque chose de tellement vrai ....