Le e-store YOOX.com fait tres fort. A l'occasion de l'ouverture de la fashion week new-yorkaise, le 4 septembre, le site lance un concept qui risque de rendre la modeuse febrile : desormais, on peut VOIR les defiles sur le site moins de 24 h apres le live, et ACHETER directement les articles en cliquant sur les vetements en mouvement sur le mannequin en train de descendre le podium.
C est comment dire, revolutionnaire? On atteint ici la realisation concrete des fantasmes de toute modeuse lambda: assister a un defile (ca c'etait deja "faisable" grace a Youtube et les sites comme style.com), choisir ses pieces preferes sur le podium , sur un battement de coeur qui deraille, ET les acheter.
Ca c'etait deja nettement moins facile, car dans une collection classique, certaines pieces qui defilent font l'objet d'un tres faible tirage, ou meme restent parfois des prototypes. Et puis c'est seulement l'ultra-luxe qui defile. Ces marques mythiques, ces pieces que oui tu choisis toujours mentalement, que tu observeras plusieurs fois, ces epaules superbement taillees, ce satin rigide qui s'en va mourir entre les seins d'une nymphe aux cuisses fermes, mais que finalement seule Ashley Olsen et quelques pourcentages de happy fews detachees des contingences materielles de cette terre pourront se permettre d'acquerir, sans avoir , dans un sursaut de conscience, la desagrable sensation de mettre le PIB du Burkina Faso ou tout simplement un PEL entier dans la derniere veste en cuire cloutee de Givenchy.
Ca c'etait deja nettement moins facile, car dans une collection classique, certaines pieces qui defilent font l'objet d'un tres faible tirage, ou meme restent parfois des prototypes. Et puis c'est seulement l'ultra-luxe qui defile. Ces marques mythiques, ces pieces que oui tu choisis toujours mentalement, que tu observeras plusieurs fois, ces epaules superbement taillees, ce satin rigide qui s'en va mourir entre les seins d'une nymphe aux cuisses fermes, mais que finalement seule Ashley Olsen et quelques pourcentages de happy fews detachees des contingences materielles de cette terre pourront se permettre d'acquerir, sans avoir , dans un sursaut de conscience, la desagrable sensation de mettre le PIB du Burkina Faso ou tout simplement un PEL entier dans la derniere veste en cuire cloutee de Givenchy.
C'est donc mettre a la portee de toutes la sensation d'en etre, d'etre cette femme privilegiee qui a a la fois son carton d'invitation et sa place -au premier rang, a cote de Roitfeld et Wintour- et le droit de faire des moues dubitatives et blasees, puisque c'est une assistante febrilement armee d'un carnet de notes qui commencera a appeler les marques a la fin du defile pour reserver les pieces qui lui auront tape dans l'oeil.
D'etre ce cameraman qui a chaud, confine dans son coin tout noir avec les autres, qui suit les ondulations du tissu sur les jambes et zoome plus vite que son voisin sur la piece maitresse du look.
D'etre cette invitee lambda, qui respire dans le crepitement des flashs le parfum de lys blanc des vetements neufs, etourdie par la musique.
D'etre l'incruste, la bas, debout, au fond, coincee entre le dernier rang et la porte, qui oublie comment elle a du user de stratagemes scandaleux pour rentrer ici et en transpire encore, la respiration coupee quand le designer surgit de derriere le panneau blanc.
D'etre cette invitee lambda, qui respire dans le crepitement des flashs le parfum de lys blanc des vetements neufs, etourdie par la musique.
D'etre l'incruste, la bas, debout, au fond, coincee entre le dernier rang et la porte, qui oublie comment elle a du user de stratagemes scandaleux pour rentrer ici et en transpire encore, la respiration coupee quand le designer surgit de derriere le panneau blanc.
Evidemment, pour l'instant, l'experience s'etend uniquement aux defiles mineurs, les Fresh Faces, un programme cree pour lancer de jeunes createurs. Associe a l'agence GEN ART qui a deja permis le lancement de Zac Posen et Philip Lim (ahh la ligne 3.1...), Yoox propose pour l'instant en video le defile de JF&SON.
les filles avancent, le regard glisse sur les proportions, les longueurs, les volumes. Ici pas de mannequin star, la fille s'efface devant le collier a boules rouges qui se balance devant elle, ah, on remarque la tenue de cette petite robe noire avec ce carre d''organza autour du nombril. On clique, la fille s'immobilise, au pied leve. on reclique, elle repart. Man, on est AUSSI le grand ordonnateur du show ! Les lumieres, la musique, l'ordre des filles, tout ca c'est nous aussi !!! Le plaisir egoiste, imperial, sans compromis. On reclique sur cette robe qui a bien failli disparaitre pendant l'extase.
Une icone apparait sur la robe avec les tailles, la couleur, le prix. En un clic, elle est dans un panier, la semaine prochaine chez moi (ou pas mais ca c est un autre probleme :-)).
Une icone apparait sur la robe avec les tailles, la couleur, le prix. En un clic, elle est dans un panier, la semaine prochaine chez moi (ou pas mais ca c est un autre probleme :-)).
1 commentaire:
Hum comme il est bon de faire chauffer sa carte bleue!!!! Encore un peu plus de démocratisation dans la mode, c'est peut etre ce qui la sauvera! Ou pas...
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