lundi 28 septembre 2009

Nashville , TN



Aller a Nasville c'etait depuis longtemps dans ma liste des trucs a faire dans la vie, un peu comme aller se baigner nue dans une source chaude en Islande, aller acheter une panoplie de Gothic Lolita chez Baby The Stars Shine Bright a Tokyo comme dans Kamikaze Girls , ne pas faire de saut en parachute, et apprendre a jouer Baby One More Time a l'harmonica. Bref, Nashville, c'est l'incontournable.

A 3.5 h d'Atlanta (dans le sens du retour seulement, a l'aller les montagnes sont plus pentues et la voiture a du mal), c'est la ville des singers-songwriters qui racontent dans leur balades country leur vie morne de porte-palettes chez WalMart,la ville de ceux qui savent faire raconter l'amour, la vie et la mort a une canette de biere vide. C'est le QG de RCA, un des labels d'Elvis Presley, le bled d'adoption de stars truculentes commme Dolly Parton ou Shania Twain, et aussi la ville de Jack White qui y a sa femme et son label, Third Man Records.

et donc en arrivant la-bas je ne m'attendais pas a ca :


et oui, le Parthenon. Que dis-je, THE Parthenon, une saloperie en stuc grandeur nature construite par un mec qui avait eu la brillante idee de vouloir transformer Nasvhille en "Athenes Americaine". Il avait du se tater mais la tour de Pise, c'etait trop d'emmerdements surtout au niveau du calcul de l'angle, et la Tour Eiffel, il avait pas la notice de montage et puis y'en a deja une a Las Vegas. En y reflechissant bien quand meme, le trip antique concorde bien avec les autres bleds de Georgie a cote comme Syracuse ou Rome. Rien que ca.Il faut croire qu'il y avait des gens qui avaient du temps et du pognon a jeter entre des colonnes.

Dans le coin il y a Vanderbilt University, un grand campus classique avec ses frat houses et ses petites etudiantes en short et a ponytail qui vont prendre un cafe chez Fido, le joint alternatif anti-Starbucks local, et faire un tour chez Clothing Exchange ou Local Honey, un vintage store loge dans une jolie maison ancienne sur une rue a fond de cale.



Sinon Downtown, le quartier historique et assez minuscule de Nasville, c'est effectivement des songwriters


des motards sur leur becane Harley Davidson


et aussi la definition du kitsch, avec des petites boutiques de saletes a la pelle, qui jouent entre autre pas mal du fait que la distillerie Jack Daniel's est a 100 km, et qu'Elvis est venu dans le coin s'acheter de la gomina.
Toutes proposent des bottes pointues autour de $300 , des vestes en cuir brodees a papillons + franges + faux diamants + perles, des verres a shots a l'effigie de Keith Urban, des faux permis de conduire et un incomparable assortiment de trucs au dela du douteux, a la gloire, au choix : de Dieu, du fric ou de la race blanche comme ces plaques d'immatriculation avec le drapeau confedere, qui a une enorme connotation raciste, parce qu'il a ete la fois l'embleme des victoires des grands generaux du 19 eme et l'un des entendards du Ku Klux Klan.

Faudrait pas oublier non plus qu'il n'y a pas si longtemps, dans les annees 50 a Nasvhille, les blacks devaient utiliser des toilettes et des taxis separes, surmontes d'un panneau qui disait "colored".




Comme monuments sinon, il y a ces ricaines ultra maquillees, le genre contour des levres marron et levres violettes irisees, emballees dans du satin paillete qui ferme pas bien dans le dos et surmontees de compositions capillaires peroxydees qui defient a tout instant (et surtout apres 3 Jack & Coke) les lois de la gravite, au bras de mecs au sourire ultra brite qui vont dans des magasins de fringues western acheter des chapeaux Stetson originaux, doubles de soie et plies a la main.






Il y a aussi cette lumiere de western sur Broadway dont les bars ou on doit deposer son colt a l'entree degueulent nuits et jours de vieux emeches a bretelles bleues et a l'accent si tranchant que Brad Pitt a cote sonnerait presque comme un New Yorkais dans Inglorious Bastards , d'effluves de bacon et d'une country puissante, entetante et tetue comme un cowboy teigneux.


La nuit tout monte d un ton, le son dans la rue qui se melange en cacophonie poisseuse entre 2 bars, la couture des jupes des bimbos locales et la densite des bars remplis a 1000% de leur capacite, ou on ecoute des mecs pas degueus chanter et danser sur le bar en bois poli, moules dans leur 501 brut....


...tellement fort qu'on les entend encore de l'autre cote des montagnes, derriere la brume violette du soir qui enveloppe les Smoky Mountains, aussi epaisse qu'une sauce BBQ au miel.

lundi 21 septembre 2009

20 ans avant The Gossip....



....some girls did actually stand up (in the way of control).



Button Up by The Bloods (1981)


J ai ete happee par les paroles de ce track, un classique de No Wave New Yorkaise.10 ans avant les rrriot girls et le queercore, 20 ans avant Logo et The L Word, ces filles avaient l'air de faire un gros bruit funk & roll etrangement moderne. Y a un peu de tout la dedans on dirait, des Stones classiques , du funk saupoudre de free jazz a la Ornette (Coleman), et meme un (bon) morceau de cuisse de Beth Ditto?



Par contre leur putain de musique est introuvable de chez introuvable sur l'Internet, la BO du truc anarcho-feministe Born In Flames et une compil sur un label de jazz tout au plus.
Y a des traces d'elles sur des affiches ou on y trouve des gens aussi varies qu' Allen Ginsberg et Afrika Bambaata donc ca brouille les pistes assez bien quand meme.

J'pense qu'une fille comme Lydia Lunch serait susceptible d'avoir des vieux EP mais malheureusement je ne l'ai pas en amie sur Facebook, et elle ne semble pas gazouiller des masses.

The Bloods fait partie de ces Lost Bands a la carriere aussi fulgurante qu'ephemere, peut etre pas forcement geniaux (c'est pas parce que c est vintage que c est bien mais ca peut aussi randomly l'etre), mais y a quand meme plus d'energie et de rage la dedans que dans n'importe quel quartet feminin "c est papa qui a le bras long" a franges et a Rickenbacker indument employee.